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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les femmes au secours de l'Eglise

Sylviane Guillemont Jeanneney

Editions Jésuites

Le 25 septembre 2023 aux Éditions Jésuites, 162 pages. 

162 pages

Essai

Chronique

22 avril 2024

« Nous ne pouvons plus nous contenter d’un discours d’autorité magistériel, qui n’accueille pas une réflexion partagée, le risque du débat […], au sein d’un peuple chrétien reconnu comme le lieu des initiatives et des surprises de l’Esprit, qui est le véritable garant de l’avenir de l’Église. »

Anne-Marie Pelletier, extrait de la préface


Un essai très intéressant en cette période particulière de réveil d'un féminisme de plus en plus actif, exigeant, et différent de celui des années 1960. Le phénomène actuel de la réécriture de l'Histoire par le prisme du regard des femmes en est un signe positif. 


L'autrice m'avait envoyé cet ouvrage à sa parution mais je me battais alors contre les punaises et la maladie. Cependant il était là, à m'attendre. Il n'y a pas de hasard dit-on ; en effet, ce texte fait écho à un récital que je monte en ce moment, "Au commencement fut le Verbe... et la femme devint ange" s'interrogeant sur la place des femmes dans la religion et dans le catholicisme et, en particulier, sur son rôle de laudatrice de la parole sacrée qui nous fut généreusement octroyé au siècle des Lumières ! Grazie mille, signori. 


Il est tout de même très triste et très dérangeant que la question de la situation des femmes au sein de l'Église soit posée seulement maintenant en raison du drame que représente la pédophilie au sein de cette institution. Le Vatican est en ébullition, mis en demeure de trouver une solution à cette ignominie. Ajoutons à cela que le nombre de prêtres et de fidèles diminuant dangereusement, donc branle bas de combat. L'Église doit redorer son blason et évolué.  Oui, mais.... 


Ainsi une première réflexion est menée sur l'influence positive des femmes par leur seule présence sensée empêcher le passage à l'acte des criminels sexuels éventuels, si par exemple les prêtres étaient à nouveau autorisés comme jadis à se marier. Oui ils le furent...

Se pose aussi l'interrogation quant à une plus grande acceptation de laïcs des deux sexes dans chaque paroisse dotés de plus de responsabilités dont celui de prévention. 

Enfin, évidemment en poussant le curseur un peu plus loin, Sylviane Guillaumont Jeanneney traite du problème épineux de l'ordination des femmes à la prêtrise comme cela se fait chez d'autres chrétiens. 


Quelle est la position de l'Église, du Pape, des Patriarches, des grands Rabbins et des autorités religieuses et chercheurs concernés ?

La solution n'est-elle pas dans les textes sacrés eux-mêmes ? Si nous revenions à la source, nous pourrions découvrir le féminisme avant l'heure de Jésus, allant à l'encontre des coutumes de l'époque, nous saurions quels rôles de laudatrices et d'"apôtres" certaines d'entre elles ont joué avec l'accord du Messie.


 Si nous nous penchions sur les écrits réellement attribués à Paul, nous serions étonnés de la même prise de position de celui-ci envers les femmes au grand dam des autorités romaines. 


Alors à partir de quand avons-nous été reléguées dans l'ombre ? 

Comment cela s'est-il mis en place ? Et aujourd'hui, alors que nous réclamons une parité en tout lieu et toute situation donc également dans le domaine de la spiritualité et de la religion, comment pouvons-nous faire bouger les lignes ? Quels sont les arguments qui nous sont opposés ? 

En bref, l'Église est-elle capable enfin de s'inscrire dans le présent tout en n'oubliant certes pas certains principes fondamentaux du passé sans que ceux-ci ne sclérosent notre avenir ?


J'ajoute à cet essai très clair et précis que j'ai lu avec passion mon petit grain de sel. Ce qui suit est donc de ma responsabilité : 

Entre la culpabilité attribuée à Eve en niant la responsabilité d'Adam dans le fait d'avoir croqué la pomme, et la fausse interprétation qui a été donné par les traducteurs chrétiens au cours des siècles du terme de " Vierge " qui signifiait non marié, qui n'appartient à aucun homme/femme, qui est "en soi" et non pas sans relations sexuelles, ne serait-il pas temps de faire preuve de pragmatisme et d'intelligence ?

En des temps où l'on constate un intérêt grandissant pour les religions anciennes et matriarcales, où les découvertes archéologiques et scientifiques remettent dans la lumière des Ishtar, Astarié, Isis en tant que vierges DONC indépendantes sexuellement, comment ces messieurs peuvent-ils encore juger de la pertinence de la présence et du rôle des femmes dans l'Église ? 

Celle-ci pourrait-elle rattraper son retard et sortir d'une posture patriarcale qui lui est dommageable ? 


Comme vous le constatez, quelque soit votre opinion sur cette question, cet essai a l'immense mérite de faire un état des lieux très complet de la situation actuelle et de poser les questions fondamentales quant au possible sauvetage de l'Église. 


Merci infiniment à Sylviane Guillaumont Jeanneney d'avoir enrichi ma réflexion sur ce sujet au centre de mes préoccupations actuelles. 


Quatrième de couverture

Préface de Anne-Marie Pelletier 

S’appuyant sur l’attitude radicalement nouvelle de Jésus envers les femmes, l’auteure s’interroge, de manière simple et accessible, sur la place des femmes dans l’Église. Dans sa réflexion, elle va jusqu’à poser ouvertement la question de leur ordination ainsi que celle d’hommes mariés.

Sans passer sous silence les nombreux arguments qui s’y opposent, elle met en avant les avantages qui en découleraient, et notamment, une meilleure prévention des abus sexuels.

En clôture de sa réflexion, l’auteure questionne les pratiques de l’orthodoxie, du protestantisme et du judaïsme dans ces domaines et en dégage quelques pistes pour le catholicisme.

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