top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les dés

Ahmet Altan

Actes Sud

4 octobre 2023

208 pages traduites par Julien Lapeyre de Cabanes

Historique

Chronique

16 janvier 2024

Je suis ressortie de ce roman basé sur des faits réels anéantie par l'impression de gâchis, de vie perdue pour rien. 

Ziya est-il prédestiné, de par sa naissance, sa nature ou son éducation ? 

Admiratif de son frère aîné, un bandit brandissant à tout instant la sauvegarde de son honneur et sa virilité comme raison de ses crimes, le gamin est comme lobotomisé, incapable de remettre en question les principes imbéciles qu'on a mis dans son cerveau perméable et fragile de gosse trop vite grandi. Un môme qui joue au dur, qui se coupe de ses sentiments, qui n'a ni les mots, ni les armes psychologiques pour s'en sortir, pour s'exprimer. Mais le veut-il vraiment ? 


On assiste ainsi à une longue chute pourtant ponctuée d'instants où tout pourrait changer, devenir lumineux. Grâce à certaines femmes, l'étudiante en médecine, Nora à Alexandrie, grâce à une riche bourgeoise et une prostituée au grand cœur à Istanbul, il touche à une autre vérité mais sa colère et sa fureur, le rôle dans lequel il s'est enfermé, l'empêchent de se libérer. 

Dans un monde au bord du gouffre, près de disparaître, seuls ceux qui sauront pressentir les évènements, fuir ou s'adapter, seront susceptibles de sauver leur vie. Mais Ziya lui ne sait que faire rouler les dés, mettre son existence entre les mains cruelles du destin. 


Magnifique roman crépusculaire, l'écriture est somptueuse, parfaitement rendue par la traduction. 

Quatrième de couverture

Ziya n’a que seize ans lorsqu’il est introduit en secret dans un recoin du tribunal où doit être entendu l’assassin de son frère aîné. Tireur d’exception, ce jeune Tcherkesse abat son ennemi d’une seule balle en pleine audience et gagne par ce geste l’admiration de tous.
Après une année d’incarcération dans une prison où il découvre le jeu de dés, on l’envoie dans la campagne
par-delà les frontières, non loin d’Alexandrie. Là, il rencontre une jeune fille, apprécie sa compagnie sans pour autant comprendre le sentiment qui soudain le trouble d’une étrange manière. De retour en Turquie,
il n’oubliera jamais Nora.
Très présent dans les nuits d’Istanbul, il joue beaucoup, aime peu mais celles qui l’approchent sont frappées par son regard inquiétant.
Alors qu’une action d’éclat lui est proposée – il s’agit cette fois de tuer en pleine rue le grand vizir –, Ziya prend les rênes de l’opération. La lumière, tou jours la lumière…
Après son inoubliable "Madame Hayat", Ahmet Altan explore dans ce roman le caractère ambigu d’un
homme qui tout enfant apprend à refouler ses émotions. Pragmatique, avide de justice, réactionnaire, ce
personnage insondable incarne l’engagement absolu de ceux qui sont prêts à tout pour défendre les leurs.

bottom of page