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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Les âmes peintes

Philippe Nicolas

Cohen & Cohen

Août 2019

376 pages

Polar Fantastique

Chronique

21 octobre 2020

Premier roman très réussi

« L'âme aime la matière. »

« Conserver c'est converser. »

« Contrairement à ce qu'ont dit certains philosophes, l'émotion artistique n'est pas le fruit d'une contemplation désintéressée.

De même que le sentiment amoureux nous pousse à faire ce que nous éprouvons à savoir l'amour, le sentiment esthétique se raccorde à nos besoins Vitaux, en particulier à notre instinct de survie. »


Combien ce roman inclassable m'a enthousiasmée résonnant fortement en moi, incroyablement !D'une part, comme vous tous me nourrissant de beauté, de musique et de littérature pour illuminer une période anxiogène crépusculaire, un tel ouvrage est incontournable et salvateur. Il offre une respiration.Mais également en tant qu'artisane d'art depuis mes vingt ans, designer, puis chanteuse lyrique, et le champ des possibles s'étend tous les jours, ce récit dense, riche, est en écho de ce que je vis quotidiennement.


Pourquoi s'enfermer dans des limites ?

Cette pluridisciplinarité est parfaitement illustrée par cette oeuvre aux multiples facettes....polar, thriller, romance, fantastique dans un décor fabuleux : le musée du Louvre.


La visite des lieux, des souterrains aux combles, m'a passionnée, voir les coulisses, traverser le miroir des apparences m'a magiquement transportée dans un monde extraordinaire, insoupçonnable.Les artistes, les peintres de la Renaissance sont par excellence des touche-à-tout de génie, multipliant les dons, créant, innovant, améliorant les techniques grâce à leur connaissances en chimie, leur savoir-faire artisanal, leur expérience de la matière... Du coup celle-ci s'élève au niveau de médium vivant, pouvant évoluer. Dès lors, rien n'est réellement figé.


Le Maître par excellence est incontestablement Léonard de Vinci....


Une de mes oeuvres favorites du Maestro est La belle Ferronnière, que je trouve envoûtante.Je ne suis pas la seule en particulier, Azor, jeune photographe qui semble hypnotisé, appelé par la jeune femme... À un tel point que tout disparaît autour de lui, comme s'il était entré dans le cadre, comme s'il communiquait avec la femme mystérieuse.


Son amoureuse, Séléna, chimiste, le retrouve dans cet état figé, un peu inquiétant tout de même, face à ce même tableau qui de magique peut paraître soudain maléfique. Les tourtereaux se sont d'ailleurs rencontrés grâce à ce musée, devant cette oeuvre, pour leur travail respectif : l'un à la demande des Éditions du Louvre souhaitant faire paraître un livre sur l'art du portrait chez Léonard de Vinci, l'autre à la requête du Président du musée, Pierre Longueville, afin d'améliorer la cage de verre de la Joconde.


Nous avons, nous français, l'immense privilège d'exposer, dans l'impressionnante salle des États, la Joconde et plus loin La belle Ferronnière...

La première est protégée derrière du verre ... La regarde-t-on encore vraiment ? Rien n'est moins sûr.Cependant pour certains êtres doués d'une hypersensibilité, s'approcher de ce portrait s'apparente à une nouvelle rencontre... Nous nous attendons à redécouvrir ce sourire indéfinissable....

Et si un jour, une des conférencières , Lucie Bergeaud, à l'émotivité exceptionnelle, donnait brusquement l'alerte devant l'impensable : Monna Lisa ne sourit plus....

Et si, après vérification, des détails infimes mais réels apparaissaient métamorphosés sur d'autres toiles... Stupeur, terreur....


Panique à bord, branle bas de combat : le Ministre de la culture, Renaud Freysse, la Directrice du service des musées de France Marine Callazel, le Directeur du département des peintures, Giovanni Spazzolo, spécialiste des peintres de l'ombre tel Michel Ange, et Pierre Longueville se retrouvent en réunion d'urgence.


L'Art est une affaire d'état et un enjeu considérable en terme de géopolitique et de relations avec les puissances étrangères.L'affaire enfle, on mandate sur place Bruno Gorce, policier ayant l'habitude d'être missionné dans les administrations. D'un physique banal doublé d'un esprit pragmatique, curieux, intuitif, il ne peut inquiéter personne.


Tout est donc en place pour jouer la pièce de théâtre imaginé par un esprit supérieur, charismatique, ayant la capacité de naviguer entre différents univers, entre différentes réalités....Un compte à rebours est enclenché sans que personne ne comprenne ce qui se passe... Le mystère devient cauchemar lorsque l'on découvre des morts allongés devant des oeuvres qu'ils admiraient quelques secondes avant de s'écrouler...


Une vibration des mondes devient perceptible...l'Art muselé, instrumentalisé par les gouvernants successifs depuis l'émergence de l'humanité serait-il en train de se libérer ? Complètement fou, improbable... Un tableau peut-il être vivant ?

Non, bien sûr !

En êtes-vous certain ?


En cette période bouleversante où les artistes ne peuvent s'exprimer, monter sur scène, exposer, condamnés à essayer de partager et de communiquer avec les citoyens via des vidéos insuffisantes, derrière la vitre des écrans, telle notre Monna Lisa, où la colère des peuples gronde alors que l'accès au rêve, à l'espoir est interdit par l'État, ce thriller policier et fantastique remet l'Art à sa juste place. Il apparaît certain qu'il répond à des besoins vitaux de chaque femme et homme depuis toujours : s'émouvoir, se reconnaître dans les oeuvres, se sentir un maillon d'une chaîne humaine...

À partir de cette vérité, Philippe Nicolas nous offre un texte inclassable, atemporel, essentiel, tout en étant un roman magnifiquement écrit, réjouissant, lumineux alors même que les évènements évoqués et leurs conséquences sont tragiques. Les ténèbres assombrissent notre avenir, mais la beauté, la création, l'Art peuvent montrer un autre chemin en gardant intacte notre intégrité d'êtres humains.

Quatrième de couverture

Le Louvre est le théâtre de phénomènes étranges. Un homme est retrouvé mort au pied d'une toile. La Joconde perd le sourire. Un homme ne paraît pas surpris : le président du Louvre. Quel incroyable secret le patron énigmatique a-t-il découvert dans les portraits de Léonard de Vinci en menant des expériences dans les laboratoires souterrains du musée ? Un inspecteur mène l'enquête. Une histoire fantastique, policière et sensuelle au cœur du Louvre.

L'incident vient de se produire dans la salle des Etats, au coeur du Louvre : Un homme est retrouvé mort de façon inexpliquée au pied d'une toile et en parallèle des centaines de visiteurs découvrent que les commissures des lèvres de La Joconde se sont légèrement affaissées... La déflagration est immédiate dans le monde de l'art et l'onde de choc se propage au niveau politique, diplomatique et économique. Le conservateur du Louvre Pierre Longueville, figure charismatique aux théories ahurissantes, ne semble pourtant pas étonné puisque de son point de vue la peinture devrait entrer dans la catégorie des arts vivants... Que s'est-il passé ? Quel divorce s'est produit entre le monde réel et celui de l'art ? Un inspecteur, Bruno Gorce mène l'enquête. Une histoire fantastique, policière et sensuelle au cœur du Louvre.

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