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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le Turquetto

Metin Arditi

Actes Sud

12 août 2011

288 pages

Historique

Chronique

6 janvier 2024

"La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache." André Malraux, Antimémoires


Que faire pour ne pas trahir sa nature profonde dans un monde où les dogmes, les lois, les gouvernements, les religions vous imposent un carcan insupportable ?

Comment le petit Elie, de confession juive vivant à Constantinople au XVIème siècle, peut-il accepter que son désir immense, irrépressible de dessiner soit empêcher par sa famille, par le Rabin...? Car nulle représentation des hommes, de la flore ou de la faune n'est autorisée...

Il est dessinateur dans l'âme, c'est son essence, comment se sauver de ce piège, comment fuir cette injustice ?

Son père, employé d'un marchand d'esclaves seul travail humiliant autorisé aux Juifs, ne le comprend pas, habitué à obéir, à subir....

La révolte qui pousse dans le garçon enfle à chaque fois qu'il constate les discriminations subies par sa communauté, par les gamines volées à leur familles et vendues au Han...

Heureusement il a quelques amis, un fabricant d'encre et un pope.

Il ne peut rentrer dans le rang. Dès qu'il apprend le décès de son père, le voilà qui vole vers son destin, dans l'urgence de s'autoriser un avenir. Comment y parvenir ? La solution est paradoxale : mentir sur qui il est afin d'être ce qu'il est vraiment, un dessinateur , un peintre et un artiste.


Départ pour la Sérénissime, il se dit grec et chrétien.... Commence l'aventure d'une vie....


Metin Arditi nous offre à nouveau un roman magnifique, somptueux, dense, riche, généreux, charnel, ressuscitant l'ambiance, les lumières, les couleurs de Constantinople puis de Venise tel un peintre surdoué au fait de la maîtrise de son art.

Tout part de la découverte fortuite d'une anomalie concernant une signature : au moment du prêt en 2001 au musée d'Art et d'Histoire de Genève du chef-d'œuvre "L'Homme au gant" attribué au Titien, un historien de l'art chargé de l'accrochage remarque l'étrangeté de la dite signature en deux couleurs. D'où analyse, d'où question ?

Si Titien n'est pas l'auteur de ce tableau, qui l'est ? Quels faits historiques ont mené à cette étrangeté ?

Un mystère que Metin Arditi nous dévoile peu à peu, nous mettant sur la piste d'un jeune garçon ressemblant à un rat dont les yeux vifs vous ont déjà capté en une seconde. Vite prenez votre souffle, la course poursuite commence !

Quatrième de couverture

Se pourrait-il qu’un tableau célèbre – dont la signature présente une anomalie chromatique – soit l’unique oeuvre qui nous reste d’un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait “le Turquetto” (le petit Turc) ?

Metin Arditi s’est intéressé à ce personnage. Né de parents juifs en terre musulmane (à Constantinople, aux environs de 1519), ce fils d’un employé du marché aux esclaves s’exile très jeune à Venise pour y parfaire et pratiquer son art. Sous une identité d’emprunt, il fréquente les ateliers de Titien avant de faire carrière et de donner aux congrégations de Venise une oeuvre admirable nourrie de tradition biblique, de calligraphie ottomane et d’art sacré byzantin. Il est au sommet de sa gloire lorsqu’une liaison le dévoile et l’amène à comparaître devant les tribunaux de Venise…

Metin Arditi dépeint à plaisir le foisonnement du Grand Bazar de Constantinople, les révoltes du jeune garçon avide de dessin et d’images, son soudain départ... Puis le lecteur retrouve le Turquetto à l’âge mûr, marié et reconnu, artiste pris dans les subtilités des rivalités vénitiennes, en cette faste période de la Renaissance où s’accomplissent son ascension puis sa chute.

Rythmé, coloré, tout en tableaux miniature, le livre de Metin Arditi convoque les thèmes de la filiation, des rapports de l’art avec le pouvoir, et de la synthèse des influences religieuses qui est la marque particulière du Turquetto.

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