top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le livre de Memory

Petina Gappah

JC.Lattès

24 août 2016

352 pages traduites par Pierre Guglielmina

Historique

Chronique

27 novembre 2017

Dans la collection Littérature étrangère.

Pour le shona nulle traduction, fort dommageable à la compréhension entière et intime de ce récit africain. C'est comme être invité à un dîner à Paris où tous les convives parlent français mais décident d'utiliser leur langue vous laissant en carafe.

Cela m'est arrivé, je suis partie . Cette fois-ci, je suis restée accrochée à l'histoire de cette jeune femme par respect pour l'auteur, pour le Zimbabwe.

Aussi sur ma page Eva Impressions littéraires :


« L'histoire que vous m'avez demandé de vous raconter ne commence pas avec la mort, d'une hideur déplorable, de llyod. Elle commence par une journée d'août, il y a bien longtemps, quand j'avais neuf ans, que le soleil brûlait mon visage couvert de cloques et que mon père et ma mère me vendaient à un homme étrange. »


Memory est enfermée dans la prison de Chikurubi, condamnée à mort pour le meurtre de Llyod, un blanc, qui a trente cinq ans l'avait emmenée chez lui, dans sa magnifique maison. Parlant anglais et shoma, instruit et érudit, il avait offert à la petite fille et la jeune fille ensuite une vie confortable dans laquelle elle va s'épanouir, poursuivant un cursus scolaire et universitaire de premier niveau, et vivant normalement sans attaque et harcèlement quotidien, sans être montrée du doigt ; car Memory a une particularité, elle est albinos.


Sur cette terre de superstition, de sorcellerie, de légendes, être noire avec une peau blanche est une malédiction. Sa famille l'a élevée dans les quartiers pauvres de la ville, elle voit les autres par la fenêtre, elle se couvre d'un chapeau, mais ne peut se défendre de la cruauté des gamins, ou de la bêtise et ignorance des adultes et de sa mère en premier.


« Leur attitude était enracinée, implicitement, dans le langage. En tant que murungudunbu, je suis une femme noire imprégnée non pas de la blancheur de murungu, du privilège, mais de dunbu, du ridicule et du simulacre, d'une blancheur effrayante. »


L'avocate de Memory, consciente que les prochaines élections présidentielles sont un évènement à exploiter pour obtenir une grâce du nouvel élu, demande à sa cliente d'écrire sa vie et d'expliquer ce qui s'est passé le jour de la mort de Llyod à une célèbre journaliste américaine venue pour un an au Zimbabwe, spécialiste des systèmes judiciaires et carcérals dans le monde entier.


Dans ses cahiers, Memory lui conte la prison et la vie de ces femmes souvent sans éducation, arrivées aux dernières extrémités par désespoir ou colère, ou folie, des passages truculents et attendrissants grâce à l'humour de ces oubliées à la vision enfantine ou amère du monde, surtout celui des blancs.


Memory se remémore aussi sa vie avant ses neufs ans, puis l'emménagement chez le blanc mystérieux, ses cauchemars où une chimère vient la noyer toute les nuits, la colère et les crises de sa mère, la présence inquiète et permanente de son père, les voisins, les légendes et racontars qui pullulent dans le quartier, l'école, le drame de la mort de sa soeur, et enfin cette vente à un blanc, et le père qui la lui laisse dans se retourner.


En se libérant de sa mémoire et du poids des secrets et douleurs du passé, il lui paraît évident que tout n'a pas été expliqué, que son histoire familiale reste un mystère. Ce livre est une quête de soi-même, mais également en arrière plan la description des évènements qui secouent le pays en pleine révolution. Les deux récits se superposent, celui d'une terre noire dénouant les liens qui l'attachent aux blancs, celle d'une blanche de peau recherchant à récupérer toute son africanité.

D'une écriture lumineuse, chantante, organique, ce roman nous plonge dans un monde de légendes, de dérision, d'amour et d'énergie vitale.

Quatrième de couverture

« L’histoire que vous m’avez demandé de vous raconter ne commence pas avec la mort, d’une hideur déplorable, de Lloyd.
Elle commence par une journée d’août, il y a bien longtemps, quand j’avais neuf ans, que le soleil brûlait mon visage couvert de cloques et que mon père et ma mère me vendaient à un homme étrange. »
Enfermée dans le couloir de la mort, pour un crime qu'elle n'a pas commis, Memory se souvient : son enfance joyeuse dans le township près d'Harare, où la nuit les sorcières mangent les enfants. Son attachement pour cet homme blanc, mystérieux et érudit, qui lui a donné une éducation et l'amour des livres...
Désormais, Memory partage ses interminables journées avec Verity et Jimmy, l'arnaqueuse et la prostituée. Entre rire et émotion, le passé resurgit et éclaire son improbable destin.
D'une écriture étincelante, mélodique, ce roman plonge le lecteur dans un monde de mystères, de dérisions et d'énergie vitale.

bottom of page