top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le journal de Nisha

Veera Hiranandani

Hatier Grand Format

8 janvier 2020

319 pages traduites par jean Pouvelle

Roman Jeunesse

Chronique

7 septembre 2020

Roman jeunesse dès 12 ans.

« Quand je me suis endormie ce soir-là, je me suis sentie apaisée [...]

À Nehru, à Jinnah, à l'Inde, au Pakistan, je disais : vous ne pouvez pas nous séparer. L'amour est inséparable. »


Ce roman a reçu la médaille Newbery qui honore le meilleur livre jeunesse aux États-Unis.


Évidemment on pense immédiatement au Journal d'Anne Frank, bouleversant, essentiel, éclairant sur la tragédie traversée par les juifs pendant la seconde guerre mondiale et plus encore par les enfants. Ce journal de Nisha est une fiction s'attachant, par la parole d'une fillette de douze ans, à nous raconter la Partition dramatique de l'Inde en 1947. Un texte adressé à une mère défunte, qui fut musulmane mariée à un Hindou.


Pour Nisha, son frère jumeau Amil, sa grand mère Dadi, son père médecin et Kazi le cuisinier et intendant musulman de la maison, la décision gouvernementale au départ des anglais, pour éviter soit disant toute violence entre les différentes communautés Hindoues, Sikhs, Musulmanes, etc... de scinder l'Inde en deux en créant le Pakistan, est une catastrophe, un tsunami.

Du jour au lendemain, des deux côtés d'une nouvelle frontière fictive, des indiens vont devoir tout laisser derrière eux, des familles vont être séparées, écartelées, ruinées... meurtres, rapines, crimes vont se multiplier.


C'est ce drame que va raconter presque quotidiennement Nisha à sa maman. Nous allons assister aux événements à hauteur d'une enfant dont l'innocence est sagesse, dont la fragilité deviendra force et courage.

Une presque adolescente timide, silencieuse, obéissante, bonne à l'école, aimée de son père, grande amie de Kazi avec lequel elle cuisine toutes sortes de plats délicieux. Le sentiment de sécurité et d'amour passe par l'estomac et par les mets préférés que la petite déguste et nous fait découvrir. Et pendant le voyage terrible vers leur futur domicile, la nourriture même frugale est consolatrice et redonne espoir.


Amil le frère jumeau tempétueux qui parle tout le temps, qui accumule les bêtises, qui se fait reprendre sévèrement par son père, semble être le reflet de Nisha, son contraire. Il est en fait son complément, mais l'exil sur les chemins en pleine sécheresse ou dans le dernier train de la chance, va changer cette donne, et les relations entre les membres de cette famille aux abois vont changer irrémédiablement. C'est aussi un parcours vers une mère inconnue, sublimée, et l'étape sur le long chemin vers la liberté chez son frère sera décisive pour les enfants, qui ainsi seront encore plus conscients de leur double origine.


Les notes de l'auteur en fin de roman sont fondamentales et émouvantes. L'histoire imaginée est un mixe des souvenirs de la famille de son père qui dut aller de Mirpur Khas à Jodhpur, et des expériences dramatiques et terrifiantes traversés par d'autres migrants.


C'est un roman exceptionnel, très beau et bouleversant sans pathos inutile, une histoire racontée simplement par une fillette en passe de devenir une jeune fille, précis quant aux faits et personnages historiques, didactique à bon escient, nous dépaysant tout en nous reliant par le coeur, par mille similitudes, à l'humanité entière.

Le glossaire enfin met la "cerise" sur le Kheer, dessert proche de notre riz au lait, parfumé à la cardamome, au safran et agrémenté de raisins secs et de fruits à coque.

Heureusement l'Amour est là qui traverse les frontières, qui se joue des guerres, des décisions gouvernementales.


Note de l'éditeur sur son site :

Ce texte sur une des pages sombres de l’histoire parvient à mêler des éléments de la vie quotidienne indienne ; la description des repas ajoute une saveur toute particulière au roman. Les questionnements de Nisha sur l’identité, la frontière, la religion, l’amour de son pays et la force de l’écriture apportent une profondeur, une intensité et une résonance uniques pour les lecteurs d’aujourd’hui.

Durant les journées du 14 et 15 août 1947, l’Inde obtient son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. La Partition entre Inde et Pakistan intervient après des siècles de tensions religieuses, même si beaucoup ne souhaitent pas une séparation en deux pays. Durant le passage des frontières, des tensions éclatent dans des régions jusque-là paisibles : plus de 14 millions de gens s’exilent et au moins 1 million d’entre eux sont tués. C’est la plus grande migration de masse de l’histoire.

Des tensions demeurent aujourd’hui, entre certains groupes d’hindous et de musulmans. Garder en mémoire les erreurs du passé peut créer un avenir plus pacifique : accepter la différence a toujours été un grand défi pour l’humanité, un défi qui s’est manifesté de mille façons. Ce récit en est une.

Le Journal de Nisha a reçu la médaille Newbery qui honore chaque année les meilleurs livres pour enfants aux Etats-Unis

Quatrième de couverture

Nisha, une jeune Indienne, a grandi dans le nord du pays avec son frère jumeau Amil, et leur père hindou. Les enfants n’ont pas connu leur mère musulmane. Ils sont entourés de leur grand-mère et de Kazi, leur cuisinier musulman. Depuis peu, on parle de l’indépendance du pays. Nehru, Gandhi et la classe dirigeante disent que le peuple va se libérer de la domination britannique. Mais on entend aussi dire que musulmans et hindous ne pourront plus coexister. Nisha et sa famille vont devoir s’exiler à Jodhpur, mais que va devenir Kazi ? Nisha se sent elle-même à moitié musulmane et hindoue. Comment l’indépendance peut-elle signifier la liberté ?

Août 1947. Depuis peu, l’entourage de Nisha ne parle plus que de l’Indépendance ; son pays va être coupé en deux, il y aura l’Inde et le Pakistan. À l’école, sur le marché, les tensions montent entre musulmans et hindous. Il faut partir, mais sur la route la confusion règne et le passage des frontières, dans des régions jusque-là paisibles, s’avère chaotique. Dans son journal, Nisha raconte son exil et cone ses questionnements sur l’identité, la religion, l’amitié et l’amour de son pays.
Le Journal de Nisha a reçu la médaille Newbery qui honore le meilleur livre jeunesse aux États-Unis.

bottom of page