top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le jardin des papillons

Dot Hutchison

City Editions

2 septembre 2020

352 pages traduites par Nordine Haddad

Thriller

Chronique

18 septembre 2020

« Haletant et machiavélique :

un époustouflant best-seller par une nouvelle voix du polar mondial. »


Quel thriller ! La version originale THE BUTTERFLY GARDEN est parue en 2016 aux Etats-Unis, premier opus d'une série....

Donc réjouissons-nous qu'il soit enfin édité en France dans une très bonne traduction, qui plus est.


J'ai toujours été fascinée par les romans, biographies concernant Soliman le Magnifique, le Harem de Topkapi, Constantinople.... effrayée et en même temps passionnée par ce mode de vie, cette civilisation, ce faste....

Cependant quelques décennies après, informée par les différents témoignages écrits de profilers européens ou américains, par certaines fictions policières proches du reportage sur le terrain, mon regard sur Soliman et ses "collègues" d'hier et d'aujourd'hui a diablement changé. Pourquoi parler de ceci ? Simplement parce que l'auteure fait plusieurs fois référence aux harems, à la traite d'êtres humains et à l'esclavage.


Un thriller tel que celui-ci, à l'atmosphère aussi vénéneuse, malsaine, terrifiante, sorti de l'imagination tortueuse de l'auteure, a l'immense utilité de renommer par leurs pathologies, très justement, ces criminels, afin de les étiqueter et les ranger ensuite dans le " catalogue des psychopathes violeurs multirécidivistes et serial killers " ;

On revoit notre Histoire mondiale et certaines de ses figures les plus illustres avec d'autres yeux à la fin de cette lecture. Et ils sont nombreux les pervers narcissiques et autres monstres dans nos livres d'enfants, sans que jamais un jugement moral ne nous aient réellement été transmis sur leur comportement déviant lors de nos années d'apprentissage.


C'est le premier des grands mérites de ce thriller phénoménal.... le second est tout aussi exceptionnel : Nous voici plongés dans un récit mêlant deux huis clos.


En écrire un est déjà un tour de force, le rendre captivant, hypnotisant en est un autre, mais deux ! Complimenti :

- Le premier huis clos est d'entrée de jeu situé dans la salle d'interrogatoire du FBI après l'assaut donné sur une propriété privée où étaient enfermées, violées, torturées, tuées, des jeunes filles de plus de 15 ans depuis plus de trente ans. Les protagonistes en présence sont Maya, l'une des victimes, face à Victor et Eddison, deux agents spécialistes des crimes sexuels sur mineurs.

- Le deuxième huis clos se déroule sur les lieux des crimes, dans cette immense serre abritant les kidnappées. C'est le récit sous forme de flashbacks de Maya répondant, à sa façon très particulière, aux agents.

Elle leur raconte alors ce qui pourrait être un opéra, tel Butterfly ou plutôt Turandot, ou un conte pour adultes, ténébreux, où peu à peu l'âme des plus pures sombre dans un désespoir sans fond.


La serre luxuriante avec sa grotte, sa falaise, son plan d'eau, ses lieux d'habitation du Harem se nomme le Jardin des papillons. Évidemment son propriétaire est le Jardinier et les incarcérées, ses Papillons. Ces appellations si poétiques, rassurantes, cachent une réalité monstrueuse : les filles, dont le dos est tatoué d'ailes de papillons tous différents, forment la collection privée de ce dément, qui tel un dictateur érige les règles de cette micro- société et décide de l'exécution de certains spécimens trop vieux, déficients, imparfaits. Soit ils sont éliminés et disparaissent, soit ils ont l'insigne honneur d'être mis en exposition....

Ce Jardinier est un esthète, n'est-il pas ?


Cependant il commet des erreurs..... Comme introduire le ver dans le fruit.... Quel sera-t-il ? Un de ses fils ? Une des kidnappées ? Quel événement insupportable mettra le feu aux poudres ?


Quant à Victor, réussira-t-il à établir le profil de Maya, et se persuadera-t-il de son innocence, elle qui semble être le centre de tout, elle que réclament les rescapées comme leur protectrice, leur meneuse ? La jeune femme ne leur facilite pas la tâche, habituée, bien avant son rapt, à la cruauté de la vie. Est-elle le bon petit soldat du Jardinier ou une guerrière qui a usé de duplicité et de ruse pour sauver la communauté des Papillons ? Pourquoi ne pleure-t-elle pas ? Pourquoi ne se comporte-t-elle pas en victime ? Est-elle aussi vénéneuse que ce Jardin ? Est-elle devenue la chose, la complice du Jardinier ?


Les battements d'ailes vont s'accélérer essoufflant notre cœur et nos cellules grises.

Ce livre est un poison que l'on boit jusqu'à la lie avec plaisir masochiste et passion. Une œuvre tout à fait unique, diablement réjouissante et réussie.

Comment a-t-on pu attendre autant de temps avant de l'éditer en France ? Un souffle nouveau re-oxygène le monde du thriller psychologique avec ce double huis clos prodigieux. Le dénouement vous réserve également des surprises étonnantes quant à l'articulation des évènements en amont et les raisons motivant l'attitude de Maya.

J'attends avec une immense impatience la suite.

Quatrième de couverture

Un immense jardin luxuriant, débordant de fleurs et de plantes rares. Cet endroit pourrait être un véritable paradis s’il n’y avait ces dizaines de cadavres découverts par le FBI. Des jeunes femmes dont le dos a été tatoué pour ressembler à des ailes de papillons.
Celui qui règne sur ce monde fascinant et effrayant est un homme aussi cruel que délicat que ses victimes ont baptisé « Le Jardinier ». Son obsession : capturer, apprivoiser et immortaliser les plus beaux spécimens avant que leur beauté se fane.
Parmi les rares survivantes, il y a Maya, une étrange jeune femme. Plus l’enquête avance, plus elle se révèle être une énigme. Quels secrets dissimule-t-elle ? Au fur et à mesure que la jeune femme se confie, les enquêteurs sont emmenés loin, très loin, aux confins de la noirceur de l’âme humaine.
« Ici, la beauté, le désespoir ou la peur étaient aussi communs que le fait de respirer. »

bottom of page