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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le dernier Salut de l'amazone

Véronique Chauvy

De Borée

12 mars 2020

288 pages

Historique

Chronique

25 mars 2020

« Une héroïne atypique : à la fois aristocrate et écuyère vedette de cirque. »


J'ai choisi ce roman sur le nom de son auteure ayant gardé en mémoire un précédent opus, " Aux Douceurs du temps" . La plume de Véronique Chauvy s'est encore affermie, devenant plus belle, plus rare, sur un thème qui semble lui tenir particulièrement à cœur. C'est un magnifique roman, récit construit méticuleusement autour d'un fait divers réel qui décria la chronique jusque dans les colonnes du New York Times !


La présentation de ce drame est originale :

la première guerre mondiale est terminée, les hommes sont revenus pour certains du front et parmi eux, un écrivain célèbre. Celui-ci vient de passer une journée particulièrement difficile : il a accompagné en sa dernière demeure une femme rare, qui fut en son temps une célébrité, une centauresse, une écuyère : l'amazone Jenny de Rhaden. Invité le soirmême à une réception mondaine chez une amie, Henriette, il n'a pas le cœur à festoyer, des souvenirs douloureux remontant à la surface. L'hôtesse lui réserve pourtant une surprise : elle le présente à une jeune femme aux yeux verts du nom de Christina Weiss. Subjugué, interpellé sans savoir pourquoi, il cédera aux instances de la belle et commencera à lui narrer l'histoire de l'amazone.


J'ai lu ce roman comme un thriller se situant au tournant de la fin du dix-neuvième siècle dans un monde à part, celui du Cirque, de la piste aux étoiles où brille une femme d'exception, une écuyère surdouée, Jenny de Rhaden. Environnement qui nous renvoie à notre enfance, notre innocence, à la magie, à l'impossible soudain réel. Un univers envoûtant où le danger, la mort, rôdent autour de l'arène. Dans les coulisses, les passions exacerbées transforment la fête pailletée en tragédie grecque, les coups de feu remplacent les coups de cymbales.


Nous sommes en 1893 à Clermont-Ferrand, le Cirque Brésilien s'installe, les artistes répètent, l'organisation du camp sur le plan matériel amène à un rapprochement entre la population et les membres de la troupe.

En cette fin de siècle, le monde circassien est encore artisanal, authentique, loin de ce qu'il deviendra ensuite avec l'avènement du cinéma, l'engouement du public pour le music-hall et l'automobile. Nous sommes à une époque où l'aristocratie s'adonne aux arts équestres, où les chevaux occupent encore une place de choix dans les numéros d'excellence présentés dans certains cirques.


Ces derniers, comme hors du temps et du monde, offrent un espace parallèle où les codes étriqués et corsetés de la société patriarcale n'ont pas de place. Là des femmes obéissent à d'autres règles, celles de l'art, de la performance, du geste parfait, de l'exploit sportif, à égalité avec les hommes. Elles jouissent d'une liberté plus grande que celles de leurs consoeurs, luttant et suant au côté de leurs collègues masculins afin d'offrir un spectacle exceptionnel, dépaysant, intemporel...


Véronique Chauvy nous entraîne inexorablement vers l'obscurité, nous fait quitter la lumière pour nous plonger dans un roman de suspense et de frayeur. Nous avons de plus en plus peur n'osant imaginer ce qu'il adviendra des différents protagonistes de cette pièce macabre. Ce livre est un formidable scénario pour un possible film, magnifiant l'art équestre, l'univers du cirque, et remettant à sa place, au panthéon des artistes d'exception, une femme au destin magnifique et terrible, la baronne Jenny de Rhaden.

Du très bel ouvrage.

Quatrième de couverture

Août 1893. Le Cirque Brésilien installe son chapiteau et sa ménagerie en plein cœur de Clermont-Ferrand. Le cirque a fondé sa réputation sur le numéro de dressage équestre de sa vedette : la baronne de écuyère, Jenny de Rhaden.
Sur son passage, avec son tendre regard vert et sa voix cristalline, la baronne de Rhaden fait tourner la tête de bien des hommes : du jeune Georges, fasciné par l'univers du cirque, à son cousin Frédéric qui, à dix-huit ans, rêve de s'affranchir de son père éleveur de chevaux, en passant par le journaliste Claude Desmarets à la recherche d'une actualité sensationnelle et M. De Castenchiold, mystérieux soldat danois éperdument amoureux de Jenny. La tête tourne surtout au baron de Rhaden, époux colérique et extrêmement jaloux, qui veille au-dessus de cette cour assidue. Un soir de représentation, des coups de feu retentissent en coulisses. Qui en est l'auteur ? Qui en est la victime ?

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