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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le colibri

Sandro Veronesi

Grasset

13 janvier 2021

384 pages traduites par Dominique Vittoz

Roman

Chronique

26 novembre 2023

« Je ne peux pas continuer, je vais continuer. » Samuel Beckett


Ô splendeur !

Cette phrase d'introduction résume parfaitement l'existence de Marco Carrera qui nous est contée magnifiquement par Sandro Veronesi. Que de courage va-t-il devoir trouver au fond de lui pour poursuivre son chemin malgré tous les malheurs qui s'abattent sur sa tête avec constance et régularité à se demander s'il n'a pas été marabouté !


Le Colibri, surnom donné par sa mère alors qu'il était un garçon plus petit que ses camarades, le Colibri également pour Luisa, le grand amour de sa vie, constatant que, pendant son existence entière, il fut immobile tel cet oiseau fabuleux capable de rester en vol stationnaire pendant de longues minutes. Merveilles de la nature, le volatile et notre héros malgré lui, trouvent la force de résister, de planer alors que les autres, les femmes le quittent, s'agitent.

Certains passages, certains chapitres sont inoubliables, extraordinaires, phénoménaux, dans leur construction, leur justesse, leur profondeur, leur drôlerie.


Je n'en citerai que deux mais le livre entier est un chef-d'œuvre :Celui du début intitulé « Oui ou non, 1999 », pendant lequel l'analyste de son épouse, le Dr Daniele Carradori, vient lui faire des révélations qui briseront ses illusions et son couple.Puis celui, page 212, « Shakul & Co (2012) », un prodige littéraire, une seule longue phrase bouleversante, incroyable, concernant la perte d'un enfant. Aucun mot n'existe dans certaines langues pour se qualifier en tant que parents« orphelins » de son fils, de sa fille. Comment survivre à une telle horreur, si on ne peut la nommer ?Où Marco va-t-il trouver les ressources à sa survie ? Peut-être le destin lui a-t-il fait un cadeau qui lui permettra de résister, de respirer ?


Un être singulier lui sauvera la vie comme Sandro Veronesi le fait pour nous par ce roman d'une lumière réconfortante et éblouissante en ces temps de ténèbres et de cynisme.Gratitude infinie !Le livre est devenu film sous le même titre.

Quatrième de couverture

Marco Carrera est le « colibri ». Comme l’oiseau, il emploie toute son énergie à rester au même endroit, à tenir bon malgré les drames qui ponctuent son existence. Alors que s’ouvre le roman, toutes les certitudes de cet ophtalmologue renommé, père et heureux en ménage, vont être balayées par une étrange visite au sujet de son épouse, et les événements de l’été 1981 ne cesseront d’être ravivés à sa mémoire.
Cadet d’une fratrie de trois, Marco vit une enfance heureuse à Florence. L’été, lui et sa famille s’établissent dans leur maison de Bolgheri, nichée au sein d’une pinède de la côte Toscane. Cette propriété, qui devait symboliser le bonheur familial, est pourtant le lieu où va se jouer le drame dont aucun membre de la famille Carrera ne se relèvera tout à fait. En cet été 1981, celui de ses vingt-deux ans, se cristallisent les craintes et les espoirs de Marco qui devra affronter la perte d’un être cher et connaîtra un amour si absolu qu’il ne le quittera plus.
Grâce à une architecture romanesque remarquable qui procède de coïncidences en découvertes,
Veronesi livre un roman ample et puissant qui happe le lecteur dans un monde plus vrai que nature où la vie, toujours, triomphe.

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