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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le Bonheur de Lucia

René Barral

De Borée Terre de Poche

10 février 2022

392 pages

Historique

Chronique

12 février 2022

« Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé. » Albert Camus, Lettre à un ami allemand. « Ne te laisse pas faire, petite. Tu ne vaux pas moins que les autres, bien au contraire. » Une des religieuses de l'orphelinat répétait inlassablement cette phrase à la petite Lucia dont la vie depuis sa naissance avait déjà été bien difficile. Des parents républicains se battant contre le franquisme, un père veuf arrêté en 1939 alors, qu'avec sa fille, il survit dans les camps ignobles de Argelès-sur-Mer, la petite envoyée chez les sœurs lui offrant quelques années de douceur pour ensuite être placée comme esclave à tout faire dans un domaine viticole. Lorsque le propriétaire meurt, son fils prend sa suite engageant un régisseur sadique et violent. Au fil des années, la beauté sombre de Lucia s'épanouit, malgré les mauvais traitements et la vie si rude, faisant de la jeune femme de dix huit ans, donc mineure en cette année 1950, une proie facile. Une tentative de viol est le déclencheur à la course effrénée de Lucia vers sa liberté et son bonheur... Le destin semble s'acharner et pourtant toujours une main se tend au bon moment lui permettant de rebondir, de se réinventer. Ce monde est fait de prédateurs mais aussi d'hommes et de femmes de bien qui concourent tous à aider cette héroïne invisible. Car en nous contant l'histoire de Lucia dans le cadre des Cévennes qu'il aime tant, René Barral trace le portrait de milliers de nos aïeules ouvrières, paysannes, et aussi de ces agriculteurs, viticulteurs, industriels dans le domaine de la bonneterie, ou encore mineurs. Nous découvrons par les yeux de la jeune femme les grands bouleversements de la société cévenole, les manifestations des viticulteurs durement réprimées par les CRS de l'époque, l'existence âpre mais aussi riche de camaraderie et de solidarité des ouvrières dans les usines de bas et des mineurs. Nous entrons également dans les salons de la bourgeoisie, de l'élite provinciale où se mélangent les grands propriétaires de domaines viticoles, de manufactures, les banquiers, les politiciens, et fréquentons enfin, pour notre plus grand plaisir, les bals musettes du dimanche après midi où des couples se formaient sur un air de java. La reconstitution de ces années est étonnante, très réaliste. L'on voit les protagonistes s'animer comme dans les films de l'époque. Une lecture passionnante, émouvante, sans temps mort, dans les pas d'une jeune femme en quête de son bonheur, de l'Amour, d'une place dans ce monde. J'ai beaucoup aimé ce récit authentique et détaillé, long parcours d'obstacles et initiatique pour notre Lucia.

Quatrième de couverture

Recueillie par des religieuses après avoir fui l'Espagne de Franco, Lucia, orpheline, est placée chez des viticulteurs. Entre tâches ménagères et travaux de la ferme, aucune corvée ne lui est épargnée. Elle rêve de s'émanciper, de quitter cette vie de misère. Aussi, le jour où le régisseur du domaine tente d'abuser d'elle, elle décide de partir. Seule au monde, sans famille ni amis sur qui compter, elle va retrouver Claudio, exilé lui aussi. Ce dernier semble avoir eu plus de chance que sa compatriote ; les Favières, industriels à Ganges, dont l'usine de bas Nylon tourne à plein, l'emploient comme chauffeur et jardinier. Et ils vont accepter d'engager Lucia à leur service...jusqu'au jour où Claudio se laisse entraîner par des comparses
dans la revente de bas dérobés à l'usine.
Immigrée espagnole, orpheline, Lucia a bien mal débuté dans la vie. À 18 ans, elle prend la fuite du domaine où elle travaille comme une petite esclave. Elle débarque alors à Ganges où elle est embauchée dans une usine qui produit des bas en nylon et retrouve un autre exilé, Claudio, qui lui travaille à la mine. Va-t-elle enfin vivre paisiblement ? Le mauvais sort s'acharne pour déjouer ses plans...

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