top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La toile du monde

Antonin Varenne

Albin Michel

2018

347 pages

Historique

Chronique

1 juin 2019

Je me suis régalée du début à la fin, celle-ci faisant basculer ce roman déjà de très bonne facture, original, au statut de très très beau roman d'Amour, d'aventures, historique, féministe.


Ce qui a participé à ma joie de lecture :Le plaisir des mots, le style unique, le regard et l'angle d'attaque très particuliers, le ton humoristique parfois ironique, soudain dramatique et lyrique, toujours inspiré et sensuel, quelques fois torride, la visite en 3D de Paris électrifiée donc ville lumière lors de l'Exposition universelle de 1900, les différents pavillons, le camps des américains Blancs ou indiens donnant un spectacle à la Buffalo Bill, les rencontres avec un représentant de la Standard Oil ou de Rudolph Diesel au destin tragique, symbolisant tous deux la marche du progrès et de l'industrialisation, certaines journalistes ou rédactrice en chef croisées, la plongée dans le monde artistique, underground ou bourgeois étriqué de l'époque.


Bref tout prend vie sous nos yeux, cette société en pleine ébullition s'offre à nous, et nous avons pour guide une femme tout à fait exceptionnelle, Aileen Bowman, journaliste féministe, libre, venue de son ranch de la Sierra Nevada dont elle a hérité après la mort de ses parents. Une cowgirl qui aura deux missions personnelles à mener : retrouver son "frère" métis blanc indien, Joseph, disparu lui aussi, vraisemblablement engagé sur le show de Paris, et aller découvrir le village alsacien dont était native sa mère et savoir s'il lui reste de la famille. Le choix de couvrir l'événement de l'Exposition universelle est donc judicieux.


Évidemment la jeune femme ne va pas passer inaperçue, elle va en déranger beaucoup, bousculer par sa simple présence les certitudes de chacun et surtout chacune. Elle aime les femmes et même si elle n'est pas corsetée et ne se défait pas de son pantalon, ce n'est évidemment pas en pleine lumière qu'elle séduit ses nouvelles conquêtes. Femmes ou hommes, aucun ne sortira indemne de cette rencontre avec une telle représentante de la liberté. Elle est comme une maladie contagieuse, elle les contamine, les change, les révolte, ne laisse personne indifférent et lorsqu'elle s'en va, les abandonne orphelins, seuls face à eux-mêmes. Mais quand elle aime c'est en grand, avec une ligne d'horizon à l'infini comme dans son ranch au bord du lac.


Une quête d'elle-même qui la mènera vers une plus grande liberté, la vérité et surtout l'Amour immense et éternel. Pas une fois l'auteur ne tombe dans la sensiblerie ou le pathos, ce qui rend ce roman d'autant plus puissant et universel. A lire absolument !

Quatrième de couverture

La toile du monde possède le souffle sensuel et l'énergie des grands romans qui plient la réalité aux dimensions du rêve. Rêve de liberté d'une femme venue d'un autre monde, rêve de métamorphose du Paris de 1900, décor de l'Exposition universelle. Après trois mille chevaux-vapeur et Équateur, Antonin Varenne signe une oeuvre saisissante et confirme la singularité de son talent.
Aileen Bowman, trente-cinq ans, journaliste, célibataire, est venue couvrir l'événement pour le New York Tribune. Née d'un baroudeur anglais et d'une Française utopiste, élevée dans le décor sauvage des plaines du Nevada, Aileen est un être affranchi de tout lien et toute morale, mue par sa passion et ses idéaux humanistes.
Au fil d'un récit qui nous immerge de la ville en chantier, du métropolitain naissant aux quartiers des bordels chers aux peintres, la personnalité singulière d'Aileen se confond avec la ville lumière. Un portrait en miroir qui dessine la toile du monde, de l'Europe à l'Amérique, du XIXe au XXe siècle, du passé d'Aileen à un destin qu'elle n'imagine pas.

bottom of page