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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La Source vive

Ayn Rand

Plon

2018

687 pages traduites par Jane Fillion

Roman

Chronique

15 décembre 2018

Paru la première fois en 1943 aux Éditions The Bobbs- Merrill Company, reparu en 2018 aux Éditions Plon. Réédition d'un chef d'oeuvre de la littérature américaine. Incroyable de modernité, par certains aspects, donc scotchée ! Très long, police petite, mise page en bloc.... Un peu plus de temps m'a été nécessaire pour en venir à bout....donc .... Roulement de tambour....


« Ce livre est un témoignage de la profonde admiration que j'éprouve pour cette magnifique profession qu'est l'architecture, pour ses humbles héros qui ont fait don à l'humanité de quelques-unes des plus hautes expressions du génie humain, et qui sont, pour la plupart, demeurés inconnus.


Je tiens également à exprimer ma gratitude aux architectes qui m'ont si aimablement prêté leur concours pour toutes les questions techniques.


Les personnages et les faits décrits dans cet ouvrage sont purement fictifs. Il en est de même des articles de journaux qui furent inventés et utilisés par moi dans mon premier projet de ce récit, il y a cinq ans, et qui ne se rapportent en rien à des journaux paraissant actuellement. » Ayn Rand, le 10 mars 1943


Ce roman est l'occasion rêvée pour cette écrivaine, scénariste, philosophe, auteure de pièces de théâtre, essayiste, née Alissa Zinovievna Rosenbaum à Saint Petersbourg en 1902 dans une famille juive athée, contrainte à la ruine et la fuite par les bolchéviques, de défendre ses convictions contre tout communisme, collectivisme, dissolution de l'identité dans la masse.

Arrivée aux USA pour un séjour chez des membres de sa famille, sa première vision admirative des gratte-ciel de New- York l'a définitivement conquise, et elle n'est plus jamais repartie jusqu'à son décès en 1982. Elle fut mariée au même homme, un acteur, pendant cinquante ans, un grand amour, qui se retrouve également dans cette fiction par le biais de Dominique Francon et Howard Roark.


Les descriptions de la ville, des bâtiments, de certains quartiers comme celui de Hells Kitchen, des architectures, de cette société new-yorkaise des années 20/30, des modes de pensées, sont extraordinaires, féroces, percutantes. Son analyse psychiatrique des travers des hommes, de la complexité dans laquelle ils s'enfoncent souvent au lieu d'aller à l'essentiel, de ce collectif paniquant devant tout libre penseur ou créateur capable de détruire les limites imposées, pire, les ignorer, renforcent un scénario vertigineux tendant à prouver, à démontrer, ce que certains pervers, " parasites" du génie des autres sont capables de faire pour tirer le peuple vers le bas, vers la médiocrité, vers la pensée unique. Des parasites qui empêchent toute progression de la société, où tout à chacun pourrait se réaliser individuellement, " égoïstement" à contrario de cet "altruisme" bien pensant et hypocrite, valeur incontournable de ces années de crise économique et sociale. Un long plaidoyer vous attend en toute fin de ce livre vous éclairant sur le comportement quelques fois étonnant voir incompréhensible de l'architecte Howard Roark, double de l'auteure.


À vous les grands monologues, les discours interminables quelques fois, à la manière d'un futur Woody Allen héritier direct de Ayn Rand.


Je dois dire que ce côté exagérément théâtral de certains dialogues, m'apparurent avec mes yeux d'aujourd'hui quelque peu surjoués. Immédiatement on se retrouve dans un film noir et blanc à l'esthétique impeccable, très verbeux et intellectuel. Mais et ce MAIS est important, il n'en reste pas moins que si la forme est parfois datée, et j'insiste, dans les dialogues, tout le reste est de l'ordre du chef d'oeuvre, le fond étant d'une cruelle vérité encore actuelle.


« Il y a des milliers d'années, un homme fit du feu pour la première fois. Il fut probablement brûlé vif sur le bûcher qu'il avait allumé de ses propres mains. Il fut considéré comme un malfaiteur qui avait dérobé à un démon un secret que l'humanité redoutait. Mais, grâce à lui, les hommes purent se chauffer, cuire leurs aliments, éclairer leurs cavernes. Il leur laissa un don inestimable et chassa les ténèbres de la terre......


Cet homme-là, le pionnier, le précurseur, nous le retrouvons dans toutes les légendes que l'homme a imaginé pour expliquer le commencement de toutes choses. Prométhée fut enchaîné à un rocher et dépecé par des vautours parce qu'il avait dérobé le feu des dieux. Adam fut condamné à souffrir parce qu'il avait mangé du fruit de l'Arbre de la connaissance.


Quelle que soit la légende, l'humanité sait obscurément que c'est à ces héros obscurs qu'elle doit sa gloire et que chacun d'eux paya son courage de sa vie. »


Tout est dit, à vous de lire la bataille titanesque de Roark contre ce monde peureux, lâche, à qui il faut apporter la lumière, en dépit de toutes les douleurs et trahisons. Tout humain n'est pas forcément taillé pour gagner cette guerre. Histoire donc de quête philosophique et de rédemption pour certains personnages.

Quatrième de couverture

Deux architectes dominent ce roman d’amour et de moeurs, véritable épopée qui témoigne d’une époque bouillonnante, celle des années 1930, où se fabriquait New York. Dans les années 1920, Howard Roark, architecte original, n’hésite pas à montrer son individualisme prononcé. En défendant à tout prix ses créations, et sa liberté, il séduit, fascine, et interpelle les personnes qu’il rencontre.

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