top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La sage-femme clandestine

Soraya Lane

City Éditions

Le 15 mai 2024

336 pages traduites par Elsa Ganem

historique

Chronique

18 juin 2024

" Pour sauver les enfants, elle est prête à tout sacrifier "

" Un roman inspiré de l'histoire vraie de Stanislawa Leszczynska, qui a mis au monde plus de 3000 enfants à Auschwitz. " Mais aussi du Dr Eugene Lazowski médecin polonais qui imagina un subterfuge incroyable pour sauver son village, longuement raconté dans ce roman, et de la gynécologue hongroise juive Gisella Perl, ayant pratiqué des avortements au sein d'Auschwitz.


" C'était tout ce dont elle avait besoin : savoir qu'il était en vie. Qu'il y avait encore un espoir. "


Vous allez me dire : après le tatoueur, la bibliothécaire encore un roman historique sur une représentante d'un métier à Auschwitz Birkenau ! Tout le bottin professionnel va y passer ? Bien que les livres sur ces sujets ont heureusement été des réussites, il est vrai que je me suis dit que c'était un peu galvaudé.... Mais, car il y a un mais, l'autrice est Soraya Lane et tout ce que touche cette écrivaine se transforme en or. Voici une conteuse hors pair, passionnée par celles qui viennent en aide aux femmes enceintes ou jeunes mamans en détresse (lire les opus précédents), alliant les qualités de cœur, d'empathie, à une exigence exceptionnelle quant à la véracité des faits rapportés, doublé d'un immense talent à articuler les évènements et à les décrire clairement. D'autant plus difficile qu'aucun chapitre n'est exempt d'épisodes tragiques, insensés, monstrueux, tant avant la capture de notre héroïne Emilia et des autres figures marquantes de ce récit, Aleksy et Lena, qu'ensuite au cœur du camp de la mort. 


Le procédé du basculement entre la période de la guerre et 1995 n'est pas original mais fonctionne parfaitement et nous permet de reprendre notre souffle entre deux plongées dans l'enfer sur terre. Une surprise de taille vous attend également concernant la journaliste venue interrogée Emilia alors âgée de 75 ans en présence de sa fille, ignorante du passé de sa mère. 


Tout est d'une totale et sidérante justesse, émotionnellement et historiquement. 

Une lutte acharnée oppose les forces du Mal à celles plus faibles presque ridicules du Bien, ni plus ni moins. 

La Vie renaît toujours sur les décombres, l'Amour, l'Humanité et l'abnégation ne sont pas de vains mots pour notre sage-femme, le gynécologue obstétricien et leur amie préposée au tri des effets personnels des prisonniers à l'arrivée au camp. 

Les moyens et subterfuges que ces trois déportés vont imaginer pour sauver des mères et leurs enfants de la folie nazie et plus particulièrement de celle du Dr Mengele, sont incroyables de modestie et d'efficacité. 

La lumière a tout de même triomphé des ténèbres grâce à ces justes, ces êtres d'exception que rien ne prédestinait à une telle épreuve. 


Roman historique donc bouleversant et justifié en ces heures où le fascisme se réveille à nouveau, où la Vie est encore menacée par des fous ivres de pouvoir. Restons vigilants, soyons dignes du sacrifice et de la bravoure de nos prédécesseurs dans la lutte pour le Bien.

Quatrième de couverture

Alors que la guerre fait rage en Pologne occupée, Emilia est l'une des rares personnes à pouvoir aller et venir librement. En tant que sage-femme, elle bénéficie d'une précieuse liberté pour pouvoir se rendre auprès de ses patientes enceintes. Emilia a aussi un secret : elle met aussi au monde des enfants juifs qu'elle évacue ensuite grâce à la Résistance. Jusqu'au jour où elle est trahie et déportée à Auschwitz. Dans cet univers d'une infinie noirceur où règnent la faim, le froid et la mort, on lui demande de redevenir sage-femme. Sans aucun médicament, avec simplement un peu d'eau et quelques chiffons, elle aide les détenues à accoucher. Et Emilia se rend compte qu'elle peut faire plus. Elle élabore un plan qui va permettre de sauver ces enfants ayant eu la malchance de naître au milieu de l'enfer. Un plan qui apporte aux mères une petite lueur d'espoir mais qui, s'il était découvert, pourrait la condamner à mort...

bottom of page