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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La Prisonnière du temps

Kate Morton

Presses de la Cité

2019

619 pages traduites par Anne-Sylvie Homassel

Historique SF

Chronique

20 juillet 2019

Edité par le département Place des éditeurs, titre original « The Clockmaker's daughter « . Quelle jolie couverture ! J'ai eu la voix de Barbra Streisand dans "lazy afternoon" qui murmurait à mon oreille à l'instar de la narratrice.


« La vérité dépend de la personne qui vous raconte l'histoire. »

« Mon vrai nom, personne ne s'en souvient. La vérité, cet été là, personne ne la connait. »


Un roman magnifique que je ne peux que conseiller très vivement : tout à la fois histoire d'amour intemporelle, thriller, fresque historique, dont un des ingrédients essentiels est surnaturel.

De 1862 à 2017, la recherche de la vérité par deux femmes, sur ce qui s'est passé une certaine soirée d'orage dans un manoir, vous portant à vous arrêtez à différentes étapes essentielles sur la ligne du temps entre ces deux extrêmes, à Londres et à Birchwood Manor, havre de paix sur les bords de la Tamise.

Un été caniculaire, un groupe d'amis artistes réunis dans la merveilleuse propriété de Edward Radcliffe, peintre célèbre préraphaélite, membre de la fraternité Magenta, réunissant d'autres précurseurs en matière de peinture, de photographie etc.. Également sont présentes sa fiancée, son modèle et sa petite sœur.

L'extrême lumière des premières semaines idylliques laissera la place à l'obscurité la plus totale annoncée par un orage, un vent terrible qui emportera sur son sillage plusieurs vies à jamais détruites. Mort d'une femme, disparition d'une autre, un vol incroyable, une jeune fille terrifiée et Edward perdu à jamais, s'enfonçant dans le désespoir. Que s'est il réellement passé ? 2017, Elodie Winslow est archiviste au fonds James William Stratton pour le compte de Stratton, Cadwell & Co. à Londres où sévit une chaleur terrible. Heureusement, elle travaille dans une salle où règne la fraîcheur.


Elle a beaucoup d'amis, en particulier des morts dont elle découvre la vie via les correspondances entreposées dans les archives, et justement, un carton a été retrouvé contenant une sacoche en cuir très ancienne, de belle facture, où se cachent une photographie d'une magnifique jeune femme en tenue victorienne et un carnet à dessins. Ce sont des petits esquisses ou des illustrations merveilleuses, certainement les oeuvres d'un grand artiste ; Elodie, surtout, pile devant un paysage représentant une maison multi centenaire avec deux pignons et plusieurs cheminées. Ce n'est pas seulement la beauté du dessin qui l'interpelle, ce n'est pas uniquement l'impression que la sacoche lui parle, lui dit "Ouvre-moi" qui la fait frissonner, non ce qui la subjugue, c'est qu'elle reconnaît cette demeure comme étant celle du conte que lui racontait sa mère avant de disparaitre dans un accident de voiture. Le temps semble s'être arrêté. L'enquête commence.


À partir de là, patiemment, minutieusement, Kate Morton va construire son chef d'oeuvre, telle une horloge de haute précision : chaque détail, chaque rouage, chaque pièce de l'intrigue, tissée de main de maître, est primordial pour le bon fonctionnement du tout, du mécanisme, qui vous dévoilera finalement la solution à tous les mystères soulevés lors du récit.

Le tout est nimbé de magie, un monde parallèle où résident des reines des fées, des esprits, des âmes perdues ne demandant qu'à être compris, entendus.


On ne sait trop si la prisonnière du temps est la jeune femme sur la photographie, ou Elodie désireuse de connaître son passé, ou encore la maison elle-même, d'abord lieu de refuge pour les catholiques lors de l'ère élisabéthaine gardant pour elle ses secrets. Ceux-ci sont ceux des différents occupants au cours des 150 dernières années, que vous parcourrez grâce au talent de narratrice de Kate Morton et son énorme travail de documentation.


Somptueux ! J'ai été bluffée par la beauté de la langue, des images, mais aussi par l'intelligence de l'écrivaine ménageant le suspense, emboîtant chaque morceau lentement, faisant se croiser les destins sans que les personnages n'en soient conscients, excellant à faire monter la tension, la peur jusqu'à un final coupant le souffle. Cataloguer cette auteure dans le style romance, ou feel good, serait une grossière erreur. Nulle mièvrerie, nulle facilité, un texte ciselé, une construction vertigineuse digne des plus grands noms de la littérature, telle effectivement Daphné du Maurier évoquée par l'éditeur. Magistral !

Quatrième de couverture

À l'été 1862, un groupe de jeunes peintres proches des préraphaélites, menés par le talentueux Edward Radcliffe, s'installe à Birchwood Manor, sur les rives de la Tamise. Là, inspiré par sa muse, la sulfureuse Lily, Edward peint des toiles qui marqueront l'histoire de l'art. Mais, à la fin de son séjour, une femme a été tuée, une autre a disparu, un inestimable diamant a été dérobé, et la vie d'Edward Radcliffe est en miettes.
2017. Elodie Winslow, jeune archiviste londonienne fiancée à un golden-boy ennuyeux, découvre dans une vieille sacoche deux objets sans lien apparent : le portrait sépia d'une femme à la beauté saisissante, en tenue victorienne, et un cahier de croquis contenant le dessin d'une demeure au bord de l'eau. Pourquoi cet endroit lui semble-t-il familier ? Et si l'enquête d'Elodie l'aidait à percer le mystère de ses origines ?

Avec ce roman foisonnant qui se déploie sur plusieurs siècles et transporte le lecteur d'un Londres à la Dickens aux quartiers branchés de l'Est End actuel, la jeune Kate Morton, publiée dans plus de 35 pays et vendue à 11 millions d'exemplaires dans le monde, brosse les portraits croisés, lumineux et intenses, de deux héroïnes prêtes à tout - sauf à renoncer à l'idéal.

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