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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La petite échoppe des jours heureux

Kim Jiyun

City Éditions

Le 18 septembre 2024

304 pages traduites par Marion Gilbert

Roman

Chronique

29 septembre 2024

" Lire vos confidences m'a rappelé qui gardait mes secrets et m'offrait ses doux fruits à l'automne. "


" Un délicat roman sur la valeur des relations humaines et ces petits gestes qui ont le pouvoir de changer nos existences. "


Très joli texte poétique, ciselé, au scénario complexe, aux ramures multiples comme celles des cerisiers en fleurs tant prisés par les Coréens, les pages de cet ouvrage en étant les pétales à la teinte si délicate, poudrée, aussi réconfortantes que le parfum d'ambre et de fleur de coton omniprésent tout au long de cette belle histoire. 


Classé en "Healing fiction ".... un roman donc qui guérit à l'instar des décoctions de jujube aux propriétés bienfaitrices laissées par Mr Jang, un ancien pharmacien de quatre-vingts ans, à l'intention des visiteurs de la laverie automatique, " La petite échoppe des jours heureux", en mal d'amour, d'amitié, de but, perdus dans une société d'apparence où seuls règnent l'argent et les signes extérieurs de richesse, où les règles modernes deviennent impossibles à comprendre, à suivre, où le grotesque le dispute à l'anecdotique, où le chacun pour soi le dispute à l'indifférence, où les codes de l'honneur sont sacrifiés sur l'autel du profit et du capitalisme.


Roman choral : mettez vos pas dans ceux de personnages particulièrement attachants, magistralement mis en scène et décrits dans ce qu'ils ont de plus intime, de plus fragile, très différents semble-t-il les uns des autres et qui, pourtant, ont tous des points communs quels que soient leur âge, leur condition sociale, leur genre : ils sont tous à un moment charnière de leur existence, insatisfaits, découragés, comme piégés, enserrés dans un carcan, malmenés par le regard des autres, se sous-estimant, malheureux, ne sachant comment exprimer leurs sentiments et ce qu'ils désirent vraiment. 


Située dans un quartier huppé de Séoul, où les anciennes demeures de plusieurs étages sont revendues pour devenir des immeubles de rapport, un petit magasin bien mystérieux a ouvert. Un havre de paix dans une mégalopole folle, un lieu de repos, une halte où il est possible de déguster 24 heures sur 24 un bon café, de nettoyer ses vêtements de toutes les ondes et événements négatifs qui les ont souillés, un endroit où l'on peut s'asseoir à la table près de la fenêtre et découvrir dans un carnet vert tendre les messages laissés par d'autres êtres perdus dans ce monde de virtualité, artificiel. Tous ceux qui ont rédigé un petit texte sont en quête de chaleur humaine, de réponse, de solution. 


Mieux qu'une bouteille à la mer, car peu à peu des liens se tissent entre les habitués de l'établissement, certains se rencontrent, se cherchent, s'aiment, s'entraident, se soutiennent et surtout se comprennent. Alors que le nombre de réseaux sociaux, de moyens et supports de communication numérique devient faramineux, l'impression de solitude, d'abandon et de notre propre nullité est de plus en plus accentuée. 

Cet ouvrage nous rappelle que ces réseaux, ces tablettes, PC et téléphones portables ne sont que des outils à utiliser à bon escient : l'essentiel se dit avec le cœur, en présence des autres et non à distance, rien ne pouvant remplacer le contact de la peau, les regards échangés, la solidarité et l'empathie, en réel et non à travers un écran. 


J'ai été charmée par ce roman, par la découverte d'us et coutumes étonnantes pour l'occidentale que je suis, par les héroïnes et héros se croisant dans cette échoppe, dont le propriétaire reste une énigme...


Cela donne envie de créer un tel lieu pour un retour à l'essentiel, à l'humain. 

À lire pour rebouster ses défenses immunitaires et sa capacité à aimer.

Quatrième de couverture

Dans un ancien quartier de Séoul envahi par les boutiques à la mode, une petite échoppe fait de la résistance. Une petite laverie qui, pour certains habitants, est un havre de paix dans une époque où tout change trop vite. Ici, ils trouvent des étagères pleines de livres, un éclairage chaleureux et l'odeur du café qui se mélange à celle du linge fraîchement lavé. Et puis un jour, un carnet est oublié sur la table. Un par un, des clients commencent à écrire dans ce journal leurs joies, leurs chagrins et leurs espoirs. Un homme âgé qui ne sait pas comment réparer sa relation avec son fils ; une mère menacée d'expulsion ; une jeune femme prisonnière d'une relation toxique... Des voisins qui n'étaient autrefois que des visages anonymes choisissent de répondre et, peu à peu, de s'entraider. La petite laverie devient le lieu de rencontres précieuses qui vont bouleverser la vie de ceux qui en poussent la porte.

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