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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La fureur de la rue

Thomas H.Cook

Seuil

Novembre 2019

432 pages traduites par Philippe Loubat-Delranc

Thriller

Chronique

13 octobre 2020

Comme des retrouvailles avec un maître à penser aimé, admiré, cette nouvelle lecture du dernier opus de Thomas H. Cook est incontournable : cet auteur a provoqué chez moi par la découverte de " Sur les hauteurs du Mont Crève-Coeur" une de mes plus grandes émotions littéraires. Donc ....


Le plus fou avec cet ouvrage est qu'il est paru aux USA en 1989, puis en 1992 chez Gallimard dans une autre traduction sous le titre " Les rues de feu". Trente ans après, je ne sais si l'auteur a ressenti la nécessité de le faire reparaître tant les évènements politiques aux USA et partout dans le monde sont cruellement identiques, mais il est certain que ces lignes sont incontournables et éclairent les drames et revendications actuels d'une lumière toute différente.


Le plus étant que L'Histoire se télescope ici avec un fait divers ignoble : le meurtre d'une enfant de douze ans, noire, violée et enterrée sur un terrain de sport dans le quartier noir pauvre de Birmingham, Alabama.


Nous sommes en 1963, Thomas H. Cook a alors seize ans et grandit dans cette ville sudiste, au première loge de ce que furent ces journées historiques, inoubliables pour l'évolution de la société américaine. Martin Luther King est attendu pour plusieurs conférences et discours sur place. Birmingham est une étape dans sa tournée. Des manifestations non-violentes sont organisées en ville, sévèrement réprimées par les autorités. Les forces de l'ordre sont sur les dents, toute la communauté de Birmingham est écartelée entre les deux pensées : raciste ou progressiste et égalitaire.


Au sein même de la police, les avis opposés donnent lieu à des échauffourées. Un climat de méfiance s'installe. Certains continuent à utiliser des méthodes barbares que le Ku Klux Klan ne renierait pas, d'autres applaudissent discrètement ce tournant sociétal et politique tant attendu. La venue du grand homme rend fébrile également le FBI.... On pense que certains de leurs agents ou indics sont infiltrés dans les deux camps. Tout n'est que supposition.

Dans cette ambiance crépitante comme un feu qui ne demande qu'à tout consummer, survient la découverte du corps d'une enfant noire.


C'est Ben Wellman, déjà posté en surveillance pour noter le discours de Martin Luther King dans une église baptiste, qui est mandaté sur la scène, un ancien terrain de sport.


Lui, le flic blanc, va donc devoir enquêter sur cette affaire dramatique, ignoble, dans une communauté noire révoltée et en pleine revendication. Tout le tact, le respect, l'intelligence et l'empathie dont il est capable ne vont pas être inutiles pour faire la lumière sur cette tragédie qui l'affecte plus qu'une autre. Nous le suivons pas à pas dans tous les quartiers, dans toutes les maisons, résidences, salles de billard, carrières, bars, postes de police. Plus il avance, plus il tique.... Il refuse de lâcher le morceau alors même que les morts s'amoncellent.....


Comme toujours depuis ses débuts, Thomas H. Cook dans un style admirable, avec un talent inouï à nous restituer les ambiances, les sentiments, les dialogues, nous offre un texte ciselé (formidablement traduit par Philippe Loubat-Delranc) : courageux et engagé.

Birmingham devient l'antre du Diable : quel est son nom ? Pourquoi s'en prendre à une gamine innocente ? Pourquoi des policiers sont assassinés ? Tout s'enchevêtre.... À vous de trouver le bout de la pelote afin de la dérouler.


Un roman noir magnifique où souffle le vent de L'Histoire, d'une profonde humanité, d'une grande et tragique beauté.

À lire absolument...

Quatrième de couverture

1963, Birmingham, Alabama. Alors que le sergent Ben Wellman est chargé de surveiller Martin Luther King pendant l'un de ses discours dans une église baptiste, il reçoit un appel : une petite fille noire de douze ans a été découverte, violée et assassinée, sur un ancien terrain de sport.
Sa hiérarchie le charge du dossier, mais ce n'est pas une priorité pour la police. Wellman se heurte aussi à la communauté noire qui se méfie de lui et n'apprécie guère, en pleines tensions raciales, de voir un Blanc s'immiscer dans ses affaires.

Tandis que les manifestations de rue se succèdent, rythmées par les discours de Martin Luther King, Wellman mène une enquête qui l'entraînera au bout de l'enfer où ni les Noirs ni les Blancs n'ont intérêt à ce que le meurtre soit résolu..

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