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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La fin d'où nous partons

Megan Hunter

Gallimard Du Monde Entier

2018

167 pages, traduites par Aurélie Tronchet

Roman poétique

Chronique

28 juillet 2018

« Ce que nous nommons le commencement est souvent la fin.

Faire une fin c'est commencer.

La fin est là d'où nous partons. » T. S. Eliot quatre quatuors


Très particulier, entre poésie, haïku, une histoire en fragments, des passages en italique tels des extraits de l'ancien testament.


Un grand cataclysme en sourdine, Londres sous l'eau peu à peu, une femme accouche d'un nouvel enfant quand l'ancien monde disparaît, noyé. Fuite dans la campagne, chez la grand mère paternelle G de l'enfant baptisé Z. Puis après disparition de l'aïeule, la femme et R reprennent la route avec leur fils. Arrivée à un camps de réfugiés, le compagnon R supporte un temps puis repart pour ne plus revenir. Que faire ? La narratrice et une réfugiée O poursuivent seules le chemin avec Z. Bateau, île. Une parenthèse. Attente que l'eau redescende, que les incendies cessent, que les hommes reviennent. Et pendant ce temps étiré, incertain, z grandit, on suit toutes les étapes normale de son évolution. Il est la seule certitude dans un monde d'inconnus. La Femme se réfugie en son enfant...


Tout est suggéré, en filigrane, sentiments, émotions, et terreurs. Celles liées à la catastrophe presque atténuées par la découverte de l'état de mère. On est dans une bulle de sensualité, de toucher, d'odeurs. Ailleurs la civilisation est en danger, la Nature martyrisée, les peuples fuient. Mais Z grandit.


Très, très particulier. À lire à haute voix tant les mots sont réinventés. Une grande innovation et originalité dans la forme, une mise en page soignée, un joli livre objet, une photo de couverture qui interroge, dans l'eau, très charnelle et féminine.

Une narratrice, des initiales, un enfant espoir.

Quatrième de couverture

Une femme s’apprête à accoucher au moment où Londres est menacée par une inquiétante et mystérieuse montée des eaux. Elle et R, son mari, doivent fuir avec leur nouveau-né, qu’ils ont baptisé Z. R et la narratrice sont rapidement séparés. Cette dernière prend la mer avec Z et O, une autre femme poursuivant seule son chemin avec son tout jeune enfant. À l’abri sur une île, elles attendent. Que l'inondation et les incendies cessent, que leurs compagnons réapparaissent, que leur vie retrouve son ancien cours. Pendant ce temps, les premières dents de Z percent dans sa bouche espiègle et le lien de plus en plus profond qui le relie à sa mère devient très vite, parmi la confusion et l’incertitude environnantes, le havre le plus sûr.
Megan Hunter excelle dans l’expression des sensations, des émotions et des angoisses liées à la découverte de la maternité. Au-delà de cette sphère intime, elle fait également écho aux questionnements actuels sur l’écologie, les migrations de populations et l’effondrement de notre civilisation.

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