
Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
La fille du taxidermiste
Kate Mosse
JC.Lattès
2016
360 pages traduites par Valérie Rosier
Historique
Chronique
17 avril 2019

« Une diabolique rencontre entre Daphné Du Maurier et Agatha Christie » selon Anthony Horowitz,
« Peau blanche, lèvres bleuies, cheveux couleur d'automne étalés sur le plancher en bois. Sang, peau, os.
Une verrière, les flammes des bougies qui palpitent en se renvoyant leurs reflets réfractés Une odeur capiteuse de parfum et de fumée de cigare.
Des masques noirs, dont l'un est noir et blanc : choucas, pie, freux, corbeau.
Dans le scintillement du verre, l'éclat des paillettes, des plumes, des perles, et l'odeur du cognac renversé sur les lattes du vieux plancher. Autre chose aussi, un crescendo de bruits, d'odeurs, de sauvagerie. »
Un roman extrêmement sombre, de la magie noire que cette auteure fabuleuse a encore pratiquée pour ce thriller historique, flirtant avec une ambiance surnaturelle, l'impression d'avoir fait une traversée sur un navire en pleine tempête, non loin des côtes du Sussex. Les évènements tragiques racontés ici prennent racine dix ans plus tôt et préfigurent déjà le conflit mondial qui balaiera l'Europe dès 1914, deux ans plus tard.
Une maison très particulière où habitent un père et sa fille de 22 ans, tous deux taxidermistes... Autrefois, elle abritait un musée célèbre où des vitrines présentant des tableaux vivants étaient exposées, très prisées des visiteurs. La mode est passée, la faillite et le déshonneur ont fini de détruire la carrière de Gifford père, le transformant en loque alcoolique. Connie a pris la relève et, vaille que vaille, essaie de tout tenir à bout de bras.
Elle fut victime d'un accident enfant et souffre d'amnésie. Leur demeure peut paraître lugubre mais elle est en fait parfaite pour la pratique de la taxidermie.
La description des méthodes de l'époque pour empailler, principalement des oiseaux, nous ouvre les yeux sur la passion qui anime les pratiquants de ce métier, exigeant l'amour de la nature et le respect de la vie. Recréer cette dernière artificiellement est un art. Mais les voisins sont suspicieux et ont peur. Cela ne va pas s'arranger avec la découverte d'un corps à la limite du terrain des Gifford. Connie aidée d'un charmant jeune peintre va devoir mener l'enquête, à ses risques et périls.
La lumière pourra-t-elle à nouveau percer les nuages qui assombrissent sa vie et celle de ses proches ? Réussira-t- elle à surnager lors de la prochaine tempête ? Qui est la personne qui lui envoie, ainsi qu'à certains habitants, des messages laconiques ? Quel but est ainsi poursuivi ?