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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La fille aux papillons

Rene Denfeld

Payot & Rivages

1er avril 2020

288 pages traduites par Pierre Bondil

Thriller

Chronique

3 septembre 2021

Titre original « The Butterfly Girl », éditée en version française chez Payot & Rivages, en 2020. VDP a la particularité d'acheter les droits des romans dès leur parution afin que son lectorat ne soit pas lésé et ne doive attendre pour découvrir comme tout le monde les nouveautés littéraires. Lecture du début de ce roman enregistrée en vidéo sur Eva Impressions littéraires et Eva Résonances littéraires :


Trois parties : la Chenille, la chrysalide, le papillon.


The Chariot by Emily Dickinson

« Because I could not stop for Death

He kindly stopped for me

The carriage held but just ourselves

And Immortality


We slowly drove, he knew no haste

And I had put away

My labor, and my leisure too

For his civility


We passed the school where children played

Their lessons scarcely done

We passed the fields of gazing grain

We passed the setting sun


We paused before a house that seemed

A swelling of the ground

The roof was scarcely visible

The cornice but a mound


Since then 't is centuries; but each

Feels shorter than the day

I first surmised the horses' heads

Were toward eternity. »


Ce poème mis en musique par Aaron Copland n'a cessé de tourner dans ma tête tout au long de la lecture de ce thriller où planent des papillons tutélaires, comme dans l'univers de la poétesse, ce que partage également l'une des héroïnes de ce récit crépusculaire, la petite Celia. Elle en voit partout autour d'elle, en aura autour des personnes qui l'approchent si tant est qu'elles soient bienveillantes ou aient besoin d'être protégées.


Un autre attelage passe en arrière plan dès les premières lignes de ce récit :


« Swing low, sweet chariot », negro spiritual dans lequel « le chariot, que va alourdir le vivant ou le corps du défunt, l'emportera vers son lieu de naissance ( sur les bords du Mississippi ou en Afrique) ou vers le paradis. »


« Swing low, sweet chariot,

Coming for to carry me home

If you get there before I do,

Tell all my friends I'm coming too. »


Un chant que Naomi, aujourd'hui enquêtrice privée à la recherche d'enfants disparus, répétait à sa petite sœur alors qu'elles étaient séquestrées dans une cave. Naomi a réussi à s'échapper mais sa cadette non, et depuis elle la cherche, portant le poids insupportable d'une immense culpabilité. Mais aujourd'hui, avec l'aide de son époux, Jerome, rencontré enfant dans la famille d'accueil après sa fuite éperdue, elle a décidé de rechercher cette sœur. Elle ne réussit plus à avancer, à construire ; clore positivement des enquêtes pour d'autres familles ne lui suffit plus.


Oregon, Portland, des cadavres de jeunes filles sont retrouvés dans la rivière putride... Cela résonne dans le cœur et l'inconscient de Naomi. Sa rencontre avec Celia, gamine des rues protégée par deux autres gosses perdus, Rich et La Défonce, est d'une importance capitale même si elle refuse d'en reconnaître les signes. Celia est un peu Naomi jeune, elles se croisent, échangent des mots, des bribes de phrases, incapables l'une comme l'autre de se découvrir. Toutes les deux ont vécu l'indicible, toutes les deux sont revenues de l'enfer même si leur esprit y est encore. Pourquoi ? Parce que l'une comme l'autre y on laissé une petite sœur en danger.


Très bien mené et rédigé, acéré comme un scalpel ou onirique, oscillant entre réalité brute et échappée dans le rêve, ce récit peu à peu nous dévoile le passé des deux protagonistes.

Le danger se rapproche, inexorablement, la bête est toujours là, à guetter.... l'urgence est à son comble et nos battements de cœur à l'instar des battements d'ailes des papillons - anges gardiens de Celia, s'accélèrent jusqu'à La scène : nous y sommes piégés comme pris dans les effets d'un stroboscope.


Une fiction basée sur une réalité monstrueuse et cruelle où les couleurs chatoyantes des ailes de papillons apportent espoir et consolation aux âmes de toutes les victimes brisées par des pédocriminels incestueux ou non. Un roman qui réussit à créer la beauté, à faire passer la lumière, avec engagement, empathie et délicatesse.

Quatrième de couverture

Naomi, enquêtrice spécialisée dans la recherche d’enfants disparus, se lance sur les traces de sa propre sœur évanouie il y a fort longtemps. Elle n’a presqu’aucun souvenir de sa cadette. Son enquête la conduit à Portland, en Oregon, où des enfants sans abri errent dans les rues comme des fantômes, en quête d’argent, de nourriture et de camaraderie. Alors que des cadavres de jeunes filles sont retrouvés dans les eaux sales de la rivière, Naomi croise la route d’une gamine de douze ans appelée Celia, dont les seuls alliés sont les papillons qu’elle voit voler autour d’elle, comme des petites lueurs d’espoir irisées qui adoucissent les folies de ce monde.

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