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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

L'inspecteur Sadorski libère Paris

Romain Slocombe

Robert Laffont La Bête Noire

26 août 2021

656 pages

Thriller Historique

Chronique

21 mai 2023

Cet ouvrage est le deuxième épisode de la Trilogie de la guerre civile.

« Il est temps que les malheurs finissent. On est à bout de nerfs. Je deviens nerveux, moi qui ai toujours été calme. » Maurice Garçon, Journal (1939-1945)


« Ça va devenir, les jours qui viennent, le temps des reniements, des larmes, des tortures, des enterrées vifs... Les bacchanales sanglantes... La furie périodique des hommes ! » Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur


Et voilà le grand retour d'un des plus grands « salopards » de la littérature contemporaine inspiré par un personnage malheureusement réel, j'ai nommé L'inspecteur Sadorski, flic français, pétainiste, collabo, antisémite, j'en passe et des meilleurs, dans ce cinquième opus de la Série qui lui est consacrée. Les années 1939-1945 vues à travers les yeux d'un criminel de guerre, d'un sociopathe, c'était un pari risqué et Ô combien difficile. La mission est totalement remplie et au- delà de ce que nous pouvions espérer.


Du grand art, un jeu d'équilibriste pour l'auteur maniant autant l'ironie, l'humour noir, que la description sans pathos de ce qui fut et ne doit pas être oublié. Une plume acérée au service d'une analyse de la situation française édifiante en ce moment charnière où l'on attend le Débarquement des Alliés puis la Libération de la capitale. Sauve-qui-peut général, retournement de veste accéléré, il est temps de se refaire une virginité, enfin plutôt de faire croire que l'on ne s'est pas totalement prostitué... Ça pue sérieusement, Paris est une ville dans la tourmente, l'ambiance tourne à l'orage pour bientôt se transformer en apocalypse. Les victimes d'hier sont en passe pour certaines de devenir les bourreaux, les tortionnaires de demain. Les monstres changent de camp mais ne sont pas moins terrifiants car incontrôlables. Ils crient vengeance.


Léon Sadorski voit tous ses mensonges, tous ses crimes lui revenir à la gueule, un joli boomerang explosif. Entre fatalisme et sursaut de survie, il tente par tous les moyens de sauver sa misérable peau. Mais cette fois-ci, il va se confronter à des serial killers d'une autre pointure que lui, d'un degré bien supérieur dans la barbarie. Romain Slocombe rend toutes ses scènes terribles, pour certaines horribles... accessibles, supportables, d'abord parce que l'on sait que son travail de recherche en amont fut titanesque et sérieux par respect pour les victimes et par souci de vérité historique absolue, et secondo grâce à cet humour décapant, ces dialogues enlevés, ce rythme effréné. L'ambiance est celle des films en noir et blanc français des années 1950, la gouaille et la dérision apportent une fausse légèreté à un récit traumatisant et nécessaire en ces temps où l'Hydre néo-nazie et fasciste se réveille encore.


Cette Série Sadorski n'est pas complaisante elle est féroce. La colère de l'écrivain face à la bêtise, la couardise, la cruauté de certains humains est perceptible tout au long de la lecture. On n'en sort rincé mais les idées claires et la mémoire ravivée. Magnifique travail que cette double trilogie de monsieur Romain Slocombe.


Ma gratitude lui est totalement acquise.

Quatrième de couverture

La Libération comme vous ne l'avez jamais lue

Eté 1944 : Sadorski a passé huit mois en prison. L'administration le libère en échange d'un rapport sur le transfert de l'ex- ministre Georges Mandel, otage des nazis, qui va être tué sous ses yeux. Crime ordonné par la SS ou par la Milice ? Peu après, un inconnu blessé est enlevé par des flics allemands en civil. L'inspecteur met ses adjoints sur l'affaire et l'un d'eux est abattu à son tour. Dans un bar tenu par des truands, Sadorski rencontre un jeune milicien qui semble être un pervers sexuel. Ce personnage va le mener à la plus terrifiante " Gestapo française " opérant dans ces dernières semaines avant la Libération...

« Un très grand personnage de salaud qui nous pousse à une immense compassion pour ses victimes.» Pierre Lemaitre, Dictionnaire amoureux du polar, Plon, 2020.

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