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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

L'improbabilité de l'amour

Hannah Rothschild

Belfond

7 avril 2016

580 pages

Roman

Chronique

6 juillet 2017

Vous aimez les romans d'amour, oui, les romans d'action et d'enquête, oui, les romans historiques dûment documentés et palpitants, oui, vous aimez le fantastique, oui, vous aimez les livres anglais à l'humour si particulier, oui, vous aimez les livres sur l'Art, oui, vous aimez les livres qui dénoncent, oui, vous aimez pleurer de rire ou de tristesse, oui , vous aimez les caricatures enlevées et cocasses tout en étant sérieusement une étude perspicace de la société ou d'un certain microcosme londonien, oui, oui, oui, oui, ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii


Voilà et le tout parfaitement structuré, construit, écrit, delicious !


Une grande vente aux enchères, avec tout ce que la haute société londonienne peut compter de membres de l'aristocratie, de l'establishment, de nouveaux riches russes, de hyènes, de mannequins, de conseillers en image, de botoxés, de ruinés, etc.... s'organise chez un galériste des plus célèbres et craints, autour de "L'improbabilité de l'amour" de Jean Antoine Watteau, tableau perdu puis retrouvé mystérieusement, qui fut la première oeuvre majeure du peintre et à l'origine du mouvement Rococo . C'est dire si les prix vont flamber!


Les personnages qui nous sont présentés alors, sont croqués au vitriol, par Hannah Rothschild, qui excusez du peu, fut la première femme à diriger le Conseil d'administration de la National Gallery, et est réalisatrice de plusieurs documentaires sur le monde élitiste et restreint de l'Art. Tout le monde en prend pour son grade, sauf les professionnels tels que certains artistes engagés, les restaurateurs, et autres passionnés qui heureusement font encore croire en la beauté du geste et des intentions.


Annie veut offrir à son amant pour son anniversaire un cadeau vraiment original, et comme elle pense que l'histoire entre eux pourrait être sérieuse, à la vue d'un très joli tableau bucolique et romantique, dans une brocante obscure elle se laisse convaincre, et l'achète. Il représente un couple d'amoureux sous Louis XV, et dans le coin on remarque un Pierrot blanc tout triste de ne pas être aimé par la belle.

Le merveilleux s'invite dans ce récit car le tableau lui-même, oui, oui, va vous conter son histoire de par le monde et à travers les siècles, les raisons qui ont poussé Watteau malheureux en amour à le peindre, car les oeuvres ont une voix qu'il faut savoir écouter au delà de leurs aspects. Tout n'est pas que façade, loin de là.Il va se prendre de tendresse pour sa nouvelle propriétaire qui pourtant n'est ni Philippe II, ni Voltaire, ni Louis XV, ni la grande Catherine, car elle est authentique, et réellement une artiste dans sa partie. Comble du bonheur pour nous tous épicuriens, elle est un chef cuisinier hors pairs qui invente des soirées à thèmes fabuleuses, qui recrée les goûts, les textures des plats servis sous Veronese ou Louis XV, qui page 476 fera un merveilleux parallèle entre l'art d'être peintre et celui d'être cuisinier, à lire absolument.


Que de joies dans ce roman riche de couleurs, parfums, enthousiasme et grandes peines, et surtout de suspense, car Annie est menacée. Une famille toute puissante est prête au meurtre pour remettre la main sur ce tableau..... Je vous laisse à cette merveilleuse lecture, complète, qui m'a laissée joyeuse et un peu plus intelligente hier soir.

Quatrième de couverture

De l'atelier d'un peintre du XVIIIe à une boutique crasseuse de Londres, en passant par les salons les plus cossus de l'aristocratie, le périple d'un chef-d'œuvre perdu de Watteau, brusquement redécouvert par une jeune femme sans le sou... À la croisée d'Anita Brookner et de Donna Tartt, un premier roman foisonnant, dont l'excentricité n'a rien à envier au Grand Budapest Hotel, doublé d'une enquête passionnante, érudite, pleine de charme et de suspense sur la face cachée du monde de l'art.

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