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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

L'homme du café Kranzler

Michel Goujon

City Editions

23 août 2023

320 pages

Historique

Chronique

23 septembre 2023

« Ce roman m'a passionnée au dernier degré. Michel Goujon est un conteur fabuleux ! » Amélie Nothomb


Je rejoins madame Nothomb, ce roman est prodigieux, une véritable réussite traitant d'un thème, pourtant déjà visité en particulier en ces temps de peur, d'une manière tout à fait singulière.

Sur une bande son somptueuse,« Le Voyage d'hiver « de Franz Schubert, l'auteur nous fait toucher au plus intime de la pensée et des pérégrinations psychologiques d'un couple mis au pied du mur alors que la révolution nationale socialiste nazie gagne du terrain, gangrénant tous les aspects de la vie des Allemands.


Comment résister mentalement au lavage de cerveau, à la terreur d'être pris pour cible, dans cette atmosphère de crépuscule des dieux. L'air est délétère, on est épié, surveillé, jugé, condamné puis envoyé en camps de concentration si pas assez obéissant et convaincu que Hitler est le sauveur, le nouveau Messie.


Le voyage lors de cet hiver 1936 ne sera pas pour Andreas qu'un déplacement jusque dans les montagnes pour assister aux Jeux olympiques mais un bouleversement total de sa posture jusque là tétanisée en état de sidération ; non, l'Umbruch annoncé par mes nazis, "le grand bouleversement" qui semble avoir converti son épouse Magdalena, lui laisse un goût de fiel dans la bouche. Plus le temps passe, moins il réussit à cacher ses véritables opinions.


Alors qu'il semble retourner vers la lumière en cessant de se trahir lui-même, Magda s'enfonce dans une idolâtrie et une dépression sidérantes.Alors rédemption ou perdition ?Quels sont les évènements, les faits, qui mènent deux individus pourtant liés au départ par l'amour à s'éloigner à ce point ?


Sur quels boutons les nazis et les résistants vont-ils appuyer afin de gagner à leur cause l'un ou l'autre. La voix de Andreas n'est pas moins importante que celle de Magda. Il faut comprendre les mécanismes de l'endoctrinement porté par une dictature pour savoir les repérer et les contrer.


Roman extraordinaire, impossible à lâcher, développement d'un texte ancien qui fut une nouvelle. Le passage à la forme longue est une réussite parfaite, un thriller ténébreux et psychologique étouffant, passionnant, brillant.

Lire attentivement les notes finales éclairantes et essentielles de l'auteur et de la traductrice de ce roman en allemand, Edmonde Permingeat.


« J'ai dû m'en aller sans en vouloir le moment, Et chercher seul mon chemin dans cette obscurité »

Franz Schubert, Winterreise, Le Voyage d'hiver, Textes de Wilhem Müller

Quatrième de couverture

Andreas, un brillant journaliste sportif, et Magdalena, son épouse, sont pris dans la tourmente de l'histoire.

L'Allemagne de 1936. Celle des Jeux olympiques, mais aussi, des lois raciales, de la mise au pas du pays, de l'intensification de la traque des opposants. Au sein du couple, la révolution nationale a fait son travail de sape : le lien qui unissait Andreas et Magdalena n'est plus qu'un fil ténu auquel sont accrochés, comme des oripeaux, les souvenirs nostalgiques.

Leurs divergences de vues sur l'Umbruch, le « grand bouleversement », se sont ajoutées à la stérilité de leur union qui est une immense douleur. Les deux trentenaires sont surveillés depuis des mois, à leur insu, par les sbires du pouvoir.
L'étau se resserre. On va leur tendre un piège... diabolique. Andreas, en accord avec sa conscience, ira vers la lumière. Magdalena, elle, s'enfoncera dans les ténèbres du national-socialisme, torturée par ses doutes, ses contradictions, mais portée par son idolâtrie du Führer.

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