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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

L'atelier des poisons

Sylvie Gibert

Pocket

23 février 2017

416 pages

Historique

Chronique

8 avril 2017

Merci Sylvie Gibert pour cette nuit presque blanche que vous m'avez offerte, car après avoir fini ce merveilleux livre, j'étais excitée comme une puce. Je déteste quand je vois cette phrase en début de retour mais là, je vais me la permettre J'AI ADORE !Lire avec bonheur la Postface où l'auteure explique que tous les personnages ont existé, sauf évidemment les deux principaux, qui sont ceux qui vont nous faire découvrir et visiter la capitale de ses plus beaux quartiers au bouges les plus infâmes. Ce qui est particulièrement touchant est aussi la description de la condition féminine quelque soit le niveau social.

De la Nourrice, à la tenancière de troquet, de la domestique, de la femme du monde, de l'immigré russe, de l'étudiante en mal de liberté, de l'artiste, de la modèle, de la femme traditionnelle, etc.... En tant que femme et artiste, la filiation entre nous est immédiate. La description également des sensations, de la fièvre au moment où l'on dessine, où l'on cherche le geste juste, le trait parfait, la vérité, où l'on court après l'excellence jusqu'au bout de nos forces sans plus de notion de temps, est d'une rare justesse. Enfin l'enfance décrite dans ces pages est terrible et son sort nous bouleverse.


Paris 1880, les ruines du Louvre qui a brûlé voici 10 ans défigurent encore le bout des Jardins de Tuileries où se rencontrent nos deux héros Zélie Murineau, jeune artiste peintre, et Alexandre d'Arbourg Commissaire de Police, beau, agaçant, mystérieux. La fée électricité gagne peu à peu toute la capitale, Worth vend ses magnifiques robes sur mesure au Bon Marché, Carmen a été boudé par le public de la capitale après un vrai succès à Vienne, Les peintres académiques tiennent encore le haut du pavé dans cette société corsetée issue de celle de Napoléon III, heureusement la fin du siècle s'annonce timidement avec les impressionnistes que nous croisons, Degas, Monet, et des écrivains tels Maupassant et le trublion Alphonse Allais ; les roues des fiacres sur les pavés des beaux quartiers nous plongent dans un bruit infernal, le tramway se développe, la Seine en cet hiver exceptionnellement rigoureux, devient une patinoire sublime ( quelles belles pages !), puis dangereuse lorsqu'elle charrie des blocs de glace qui emporte les piliers des ponts ; c'est le moment charnière entre le vieux monde et la modernité, où dès qu'on sort de Paris on est à la campagne, où certaines femmes vont choisir de se libérer du joug des hommes et de la société, des femmes peintres se formant avec la rage au ventre dans les ateliers ouverts pour elles comme l'Académie Julian. Elles ont l'ambition d'être acceptées et reconnues, des femmes talentueuses incontestablement comme l'est notre héroïne Zélie. Elle est littéralement habitée par son art, ne joue pas le rôle social qui lui a été imposé, elle n'est pas dans un rapport aux autres sexué, ne s'habille pas pour parader. Elle est PEINTRE, et cela est l'essentiel, elle y sacrifie tout, toute à sa transe picturale, sa recherche de vérité absolue. Jusqu'auboutiste elle se met en danger, et Alexandre le sentira dès leur rencontre. Drôle de tandem pour enquêter sur plusieurs événements privés ou de sécurité publique. En premier lieu, le cousin par alliance de Alexandre, banquier, pense qu'on a voulu l'assassiner, et demande son aide. Zélie va donc sous prétexte de faire le portrait de sa fillette, enquêter en catimini. En échange elle demande à Alexandre de retrouver le bébé de 6 mois d'une nourrice qu'elle a peinte, disparu soudainement. Enfin des parisiens pris de coups de folie commettent des actes sanglants et horribles dans toute la capitale, il faut vite enrayer cette hémorragie et comprendre ce qui est à l'origine de cette démence. Ce livre est un incontournable, policier historique sur le milieu de la peinture féminin, il est aussi d'une grande originalité, les descriptions sont fabuleuses, le style aisé et coloré. Courrez vous le procurer ! ( Retour également sur ma page Eva Impressions littéraires) Editions PLON , février 2016, 351 pages.

Quatrième de couverture

Paris, 1880. À l'académie Julian, le premier atelier à ouvrir ses portes aux femmes, la vie n'est
pas facile. L'apprentissage du métier de peintre est ardu, long et coûteux. Seules les jeunes filles dotées d'un véritable talent et, surtout, d'une grande force de caractère, parviennent à en surmonter les obstacles. Du talent, Zélie Murineau n'en manque pas. De la force de caractère non plus. Pourtant, lorsque le commissaire Alexandre d'Arbourg lui demande de faire le portrait de sa filleule, sa belle assurance est ébranlée : comment ne pas croire que cette commande dissimule d'autres motifs ? Mais même si elle en connaît les risques, elle n'est pas en mesure de refuser le marché du beau commissaire : elle sera donc " ses yeux " dans cette famille cachant bien des secrets.
Des auberges mal famées jusqu'aux salons de la grande bourgeoisie, elle va l'aider à discerner ce que les grands maîtres de la peinture sont les seuls à voir : les vérités qui se cachent derrière les apparences.

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