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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski

Romain Slocombe

Robert Laffont La Bête Noire

2017

582 pages

Thriller Historique

Chronique

27 octobre 2018

Deuxième tome de la trilogie des collabos consacrée à l'inspecteur Sadorski.J'ai profondément détesté ce livre, évidemment comment l'aimer ? Le lire fut une souffrance plus grande encore que le premier tome de la Trilogie « L'affaire Léon Sadorski ». Ne vous méprenez pas surtout, malgré l'effort que cette lecture a nécessité, je suis réellement reconnaissante à Romain Slocombe de l'avoir écrit, je suis totalement respectueuse et admirative du travail colossal de documentation, vérification puis mise en forme de cette histoire d'une certaine France, qu'on aimerait tant oublier, qui pourtant aujourd'hui se fait réentendre pour notre plus grande honte.


Sacrément gonflé que de mettre au centre en personnage principal ce fameux inspecteur Sadorski, le anti héros par excellence, détestable, incompréhensible, sociopathe antisémite, anti bolcheviques, et francs maçons ; Inspiré de la vie et des actes réels de Louis Sadosky, inspecteur principal de la 3e section de la direction générale des Renseignements généraux et des jeux, qui dirigea le "Rayon juif" au sein de ce service.


" Paris, 29 mai 1942 : une bombe explose devant le palais de justice, dans un café fréquenté par les Brigades spéciales, faisant deux morts et plusieurs blessés. Quelques jours plus tard, le cadavre d'une inconnue est découvert en banlieue. Crime passionnel ou politique ?

Chargé d'enquêter sur ces deux affaires, l'inspecteur Sadorski voit ses projets de vacances contrariés- d'autant plus qu'il doit bientôt participer à la grande rafle du Vel d'Hiv, exigée par les nazis et confiée à la police française. Un destin tragique menace désormais sa jeune voisine julie Odwak, la lycéenne juive qu'il convoite en secret et dont il a fait interner la mère."

Simenon est beaucoup évoqué dans ce livre, mais j'ai une autre référence à donner très éloignée, O combien, mais qui pourtant est justifiée : "Les douze enfants de Paris" de Tim Willock traitant également de la barbarie, de génocide et du massacre des innocents en la période monstrueuse de la Saint Barthélémy. Un héros terrifiant, véritable machine de guerre qui soudainement se laisse envahir par la fureur, et qui, pourtant, va trouver sa voie et une forme de rédemption dans le sauvetage d'enfants perdus dans la capitale. Texte magnifique que je n'ai jamais oublié et m'a fait tant cauchemarder.


Idem pour ce thriller historique où, sans aller jusqu'à la rédemption, Sadorski est sacrément ébranlé dans ses convictions : ses crimes vont-ils lui valoir la damnation, en catholique presque superstitieux, il est en quête de pardon grâce à de misérables récitations d' Ave Maria ou de Pater ; il commence à trembler sur ses bases bien fragiles. Ses opinions infondées, son antisémitisme, son racisme sont autant de reflets de ses incohérences, de sa bêtise, de ses erreurs. Sa rencontre avec julie Odwak va profondément le troubler au delà des premières pensées salaces qu'elle lui inspire. Il va être touché, elle ne sera plus une sale youpine parmi d'autres, mais un être à part entière. D'ailleurs dans ce récit à l'analyse psychiatrique très fine et nuancée d'un monstre, ce sont les femmes qui provoquent chez l'inspecteur la stupeur, la sidération, les tremblements.... Le colosse a des failles : sa femme Yvette, Julie et sa mère, puis des prisonnières juives ou communistes vont l'obliger à se questionner.


La scène où l'opération de la rafle à venir est décrite lors d'une réunion de préparation par les autorités françaises aux policiers et agents français est d'une rare violence de par l'incrédulité de ces hommes à devoir aussi arrêter des enfants. La scène dans le Vel d'Hiv insoutenable est embellie par la présence là encore d'une fillette, un ange qui prendra la main de Sadorski pour le mener vers des victimes à sauver. Tout commence avec une étoile jaune infamante....


Valérie Caffier, de la Librairie Le Divan à Paris XVe dit :

« Un énorme pavé dans le bourbier de la collaboration, Romain Slocombe nous bouscule et réveille notre vigilance. »


En effet, soyons attentifs et réactifs car en juillet dernier une librairie ouvrait ses portes presque face à l'entrée du jardin du Luxembourg côté Panthéon, à la très jolie vitrine, ou dès l'entrée une Jeanne d'Arc et les écrits antisémites ou fascistes vous attendent, qui au rez-de-chaussée, qui au premier, avec les vomissures de Céline et cie en stock.

Quatrième de couverture

Après le succès de L'Affaire Léon Sadorski, une nouvelle enquête du sinistre et fascinant inspecteur des Renseignements généraux.
Paris, 29 mai 1942 : une bombe explose devant le Palais de Justice, dans un café fréquenté par les Brigades spéciales, faisant deux morts et plusieurs blessés. Quelques jours plus tard, le cadavre d'une inconnue est découvert en banlieue.
Crime passionnel ou politique ?
Chargé d'enquêter sur ces deux affaires, l'inspecteur Léon Sadorski voit ses projets de vacances contrariés ̶ d'autant plus qu'il doit bientôt participer à la grande rafle du Vél'd'Hiv, exigée par les nazis et confiée à la police française.
Un destin tragique menace désormais sa jeune voisine Julie Odwak, la lycéenne juive qu'il convoite en secret et dont il a fait interner la mère.

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