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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Léonard de Vinci l'Indomptable

Henriette Chardak

De Borée Vents d'Histoire

17 janvier 2019

672 pages

Biographie

Chronique

3 février 2019

La couverture est le détail de l'œuvre « Salvador mundi » de Leonardo da Vinci.


« Pense, considère la fin en premier lieu. Qui nuit aux autres ne se préserve pas soi-même. La vérité est au mensonge ce qu'est la lumière aux ténèbres... Les faussetés se répandent en grands discours redondants...»

Leonardo da Vinci

« De temps à autre, le Ciel nous envoie quelqu'un qui n'est pas seulement humain mais aussi divin, de sorte qu'à travers son esprit et la supériorité de son intelligence nous puissions atteindre le Ciel. »

De son biographe Vasari


Enfin, j'ai retrouvé grâce à cette biographie, cette enquête, mon ami de jeunesse, mon compagnon, qui toujours me passionna, me rendit plus forte, m'apprit à regarder le monde et ses beautés. Dessinatrice comme on respire, à tracer, gribouiller, imaginer des plans, la première rencontre avec Lio ce fit à travers un livre magnifique plein cuir, tranche en or, sur le peintre, et principalement le dessinateur, dans la bibliothèque familiale. Je n'osais à peine tourner les pages de l'ouvrage de cette collection.


Notre relation, car pour moi elle était réelle, fut secrète et capitale. Entre taiseux, on se comprend sans parler. Plus tard, en formation de stylisme et design, quelques cours de nu, plus académiques furent dispensés. N'ayant jamais pris une seule leçon sauf celles dispensées par mon ami d'un autre temps, je me mis à copier indéfiniment ses croquis, desseins, épures avec une prédilection pour ses chevaux et ses têtes de vieillards hurlants. Nous devenions ainsi plus intimes, par le truchement de la copie, de la compréhension du geste de l'artiste, de sa douceur, de sa puissance, de sa vérité...


Les années ont passé, je suis devenue chanteuse lyrique soliste après un parcours classique au Conservatoire de Paris, lauréate de concours internationaux. Je ne touchais plus un crayon, pas de temps, pas assez de résistance du coeur à suivre deux passions ensemble.

Mais lorsqu'enfin, j'eus l'idée dingue de vouloir mettre en scène, mes crayons, feutres à essence et papiers sont tous ressortis par enchantement et j'ai dessiné un storyboard, imaginé des costumes, tiré des plans de décors pour mon premier récital théâtralisé, avec une évidente facilité ; tout ce que j'étais, les fragments de mon être profond se repositionnaient dans l'ordre pour former une image avec des cicatrices, des traces de cassures, mais complète enfin !


Cette biographie de Henriette Chardak fait de même, à partir d'un miroir brisé par un évènement essentiel de la vie du petit Lionardo, où chaque fragments recevait la lumière différemment, elle reconstitue un portrait très détaillé, entier, en chiaroscurro, du fond duquel le maestro s'adresse à nous tous, à l'essence de chaque individu, quelque soit son sexe, sa vie, ses liens de parenté, son travail, sa religion, sa couleur, son siècle. Un messager nous permettant de redevenir angélique, innocent devant tant de perfection du raisonnement, de l'invention, de beauté. Ses œuvres sont ses enfants, nous le sommes tout autant si nous abandonnons les oripeaux de notre existence quotidienne pour revenir à l'essentiel.


Envie de prendre dans mes bras ce petit garçon né certainement d'un viol subi par une toute jeune fille, Chataria, par un notaire, Ser Piero da Vinci, qui jamais ne le reconnut comme son fils, mais l'adopta. Un batard à vie, fils d'une Caterina, comme on appelait les filles de mauvaise vie.


Le père est violent, méprisant, décide de séparer la mère et son fils arbitrairement, comprend tout de même que ce garçon est spécial, d'une maturité incroyable, insoumis et jamais dompté. Une once de fierté d'avoir engendré un tel phénomène tout de même, une fierté que les autres enfants légitimes transformèrent en haine et fureur inexplicables, exagérées. C'est aussi ce père qui le plaça chez Verrocchio, artiste de renom pervers tant dans sa pensée que dans ses actes. Le destin du garçon semble scellé ; c'est sans compter avec Leonardo lui-même.


D'une extrême sensibilité, se sentant plus proche des femmes qu'il admire et veut protéger, que des hommes sources de souffrances et de tortures imposées, surdoué en tout, curieux boulimique du monde, vigie à 360 degrés au centre de l'univers qu'il veut retranscrire, comprendre, améliorer, sublimer, touche à tout avec flamboyance et des siècles d'avance, inventeur d'objets, véhicules, armes qui plus tard, bien plus tard, seront recréés par d'autres, ayant déjà tout compris de l'héliocentrisme ou de la gravité défendus a posteriori par Copernic ou Galilée, ami fidèle de Botticelli, de Machiavel..... Fils retrouvant sa mère pour quelques années encore, à qui il prouvera son amour, une femme gigantesque comme lui, au physique troublant et certainement aux origines lointaines.


L'élégance également de l'autrice est de ne pas avoir imposé des extrapolations, en particulier sur la vie privée de l'artiste. D'autres l'ont fait en livres et téléfilms d'une grande trivialité. Et ainsi, je retrouve l'ami tel que je l'avais connu, asexué dans son art, dans sa vie, sauf lorsqu'il est en amour. L'intimité des personnages célèbres devrait rester secrète, ou tout au moins, si on en parle, que ce soit à partir de sources et preuves solides. Ils ne sont plus là pour porter plainte pour diffamation et atteinte à la vie privée, les respecter même morts me semble la moindre des choses.


À la fin de son introduction, Henriette Chardak nous écrit :

" Si vous parcourez cette enquête, vous apprendrez quatre choses essentielles : -

Qui était la mère de Léonard

- Pourquoi et comment il avait mis au point le premier négatif ?

- Où se trouve un de ses tableaux, attribué à un autre.

- Quelle est votre propre sensibilité. "


Je remercie l'écrivaine pour cette biographie tout en délicatesse, bâtie sérieusement et avec une grande honnêteté à partir de l'étude minutieuse de codex, documentations, biographies, lettres.......

Quel travail !

Merci également d'avoir réussi à faire en sorte que Leonardo da Vinci s'adresse directement à nous, par le biais de dialogues où sont incrustés en italique les écrits réels du génie.

Magnifique livre !

Quatrième de couverture

" Léonard de Vinci demeure le génie de tous les temps. Homme d'esprit universel, artiste peintre, sculpteur, poète, écrivain, philosophe, musicien, scientifique, ingénieur-inventeur, anatomiste.... Qui est-il en vérité ?
Au début du XVIème siècle, au terme de sa vie, Léonard de Vinci, génie, artiste pluriel et homme de science, quitte l'Italie où il fut reconnu par ses pairs, mais surtout moqué, accusé, rejeté, détesté, incompris.... François 1er l'accueille, le protège à Amboise et le nomme premier peintre de la Cour. Le roi de France et sa mère Louise de Savoie partagent plusieurs secrets avec lui : l'origine du linceul du Christ, l'identité de la Joconde et un projet fou : une ville nouvelle.
Enfin admiré et choyé, Léonard de Vinci revisite son passé, le scénario chaotique de sa vie. Très tôt arraché à sa mère aux origines étranges par un père notaire et sans scrupules, il ne peut espérer étudier à l'Université pour cause de bâtardise...
Placé dans un atelier d'art de Florence, tous, maître et apprentis, remarquent sa taille de géant et ses talents de peintre ambidextre. Magnétique, beau, drôle, insolent, secret, il est toujours dans l'œil du cyclone de l'Histoire, tel une star moderne. Proche des Médicis qu'il déteste, ami de Botticelli et de Machiavel, il observe le monde en annonciateur du futur.
Chassé de Florence, c'est à Milan que Ludovic Sforza lui réclame des projets d'armes de guerre et non de paix. On l'utilise, on le méprise, on le pille... Il prône l'amour et la beauté.
Mais qui écoute cet humaniste et poète qui réinvente le monde ? Il signait IO, [JE] car sa plus grande richesse fut d'être simplement lui et personne d'autre !
Ce récit romanesque apporte un éclairage original sur la vie de l'Indomptable et génial Léonard de Vinci."

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