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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Jours de glace

Maud Tabachnik

City Editions

18 septembre 2019

322 pages

Thriller & Historique

Chronique

29 octobre 2019

« Les gens croient que le mal n'existe pas, que l'humain n'est pas mauvais, qu'il a des circonstances atténuantes. J'ai toujours pensé que le mal faisait partie de notre ADN. »


L'action se situe en avril 2020, la température est aux alentours de - 15°C, le ciel d'un bleu pur... J'ai lu ce roman lors de la soirée d'Halloween et c'était parfaitement approprié compte tenu de l'ambiance surnaturelle et inquiétante qui baigne ce thriller et la petite ville de Woodfoll, dans l'extrême région Nord du Canada. Anciennement terre des Indiens, ceux-ci veillent jalousement à ce qu'on respecte leurs coutumes, leurs croyances, leurs morts. Les certitudes ancestrales, quant à l'existence d'un monde parallèle et du pouvoir des chamanes et de leur magie, sont encore profondément ancrées en eux malgré la colonisation que les blancs leur ont fait subir. C'est donc bien en territoire indien que vous pénétrez ici, plus que véritablement au Canada. Les relations diplomatiques entre le gouvernement ou les autorités et les chefs représentant le peuple amérindien sont marquées par une incompréhension profonde malgré les apparences. Les blancs restent des colonisateurs, des envahisseurs, rien ne serait changer cet état de fait. Tout est tractations, méfiance, mépris... Le passé est très présent...


Ainsi, après nous avoir présenté un couple d'immigrés, Michaël et Maggie Laurie, en 1870, à l'origine de cette histoire, Maud Tabachnik donne la parole à son héroïne, Louise Grynspan dite Lou, ancienne profileuse de la police du Québec, qui, à la suite de deux malheurs personnels, a posé sa candidature comme shérif de la toute petite ville de Woodfoll.

La narratrice nous trace un portrait très intéressant et réel du Canada d'aujourd'hui, loin des clichés habituels de la terre promise, nous raconte l'histoire de sa famille émigrée lors de la montée du nazisme en Autriche, et enfin, nous décrits on nouveau lieu d'habitation et de travail, la région du Manitoba, ainsi que l'équipe sous ses ordres.


Une langue acérée, un caractère trempée, le sens de la formule, un apparent cynisme pour cacher une grande sensibilité, cette ancienne championne de ski nordique et sauts en hauteur, à la tête bien faite, à l'instinct de chasseresse, va devoir faire face à une situation terrifiante où tous ses repères seront mis à mal. Pénètre-t-elle dans un conte de mauvaises fées... ? Le décor de ces montagnes et forêts en noir et blanc, ce froid coupant, et soudain un dérèglement climatique exceptionnel, vont la transporter aux frontières du réel.


Lorsqu'un centre pénitentiaire, le 3AP, ouvre non loin de Woodfoll, Lou est consciente du danger que cet événement revêt. En effet, bizarrement, son poste de police se voit offrir du matériel, armes, véhicules dernier cri... Le message est clair, on achète en quelque sorte leur soutien. Craint-on aussi une catastrophe en haut lieu, n'est-on pas tout à fait sûr des mesures de sécurité mises en place dans cette prison ultra moderne et futuriste ? Certainement....


Louise va devoir affronter une tempête violente et brusque, comme annonciatrice de la fin du monde. Et comme dans l'ancien Testament, ce n'est qu'une des plaies qui s'abatteront sur le Manitoba. En effet, quatre détenus, frères, des criminels des plus inhumains, profitent d'une panne d'électricité et de l'ouverture des portes pour se faire la belle. Au même moment, le corps d'une adolescente indienne est retrouvé horriblement mutilée....


Les forces de destruction en marche ont- elles été invoquées par les sorciers, le peuple canado-amérindien exigeant la destruction de la prison construite sur un ancien cimetière de braves ? Rien n'est moins sûr.... Doit-on donner aux frères le pouvoir des quatre cavaliers de l'Apocalypse ?


Lou devra faire preuve d'un sacré self control pour protéger les siens, sa nouvelle compagne, ses concitoyens et bientôt ses hommes...


L'auteur heureusement a le génie de la formule et possède une inventivité indaignable quant au style, l'humour, la causticité. C'est une chance, car ce thriller est ténébreux, fascinant de par sa noirceur et les lieux et circonstances. Je l'ai lu avec empressement, ne sachant pas bien où j'étais, courant haletante à la suite de Lou et de ses collègues.... Une vision originale de ce pays, de cette région méconnue... Les voix des anciens murmurent toujours dans le vent... Écoutez !

Quatrième de couverture

Des trombes d'eau. Un vent infernal. En quelques minutes, la petite ville de Woodfoll dans le grand Nord canadien est balayée par une tempête d'une violence inouïe. Plus d'électricité, plus de téléphone, un paysage de fin du monde. Comme le reste de la région, la prison de haute sécurité n'a pas résisté à l'ouragan. La panne électrique a ouvert les portes, libérant quatre tueurs, parmi les pires de leur espèce, des violeurs, pédophiles et meurtriers récidivistes qui se retrouvent dans la nature.
Quand des cadavres sont retrouvés, sauvagement mutilés, les soupçons se portent forcément sur les évadés. Mais sont- ils les vrais coupables de ces atrocités ? Lou Grynspan, ancienne profileuse de la police du Québec, mène une enquête aux frontières de la raison. Un voyage au bout de l'enfer qui va hanter ses jours et ses nuits.

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