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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Maya Angelou

Editions des Femmes Antoinette Fouque

17 mars 2022

Lu par Barbara Hendricks

Biographie

Chronique

25 mars 2022

Enregistrement réalisé en octobre et décembre 2021 d'une durée de 11h30 ; texte traduit de l'anglais ( États-Unis d'Amérique) par Christiane Besse dans la parution de 2009 aux Éditions Le Livre de Poche. Réalisation de Francesca Isidori : « Et puis, il y eut la douleur. Une rupture et un déchirement qui mettent les sens eux-mêmes en lambeaux. Le viol d'un corps de huit ans, c'est l'histoire de l'aiguille qui cède parce que le chameau ne le peut pas. L'enfant cède parce que son corps le peut et que l'esprit du violeur ne le peut pas. » M. A. J'ai commencé par écouter cette biographie puis la nécessité d'avoir le texte face à moi s'est imposée afin de comprendre ce qui était du choix de Barbara Hendricks quant à l'ajout de certains chants à cette lecture. J'ai donc acheté le livre et repris l'écoute. Je me sens pleine de gratitude et de respect admiratif pour Barbara Hendricks. Jeune fille puis étudiante en chant au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, j'écoutais attentivement cette artiste accomplie, je la regardais dans les films et dans les émissions culturelles et j'étais bluffée et éblouie par son parcours exceptionnel, son travail, sa voix, son humanité, sa liberté, son courage et ses engagements. Personne donc idéale pour incarner vocalement Maya Angelou dont la vie, les expériences sont tout simplement hallucinantes. Ce texte s'attache à l'enfance de l'autrice jusqu'à la naissance de son fils et le passage de facto à l'âge adulte, bien que le viol subi enfant lui ait forcément volé son innocence. Histoire donc d'une lutte intime, d'une résilience. J'aurais sous-titré ce témoignage, « Invictus » « Je suis le capitaine de mon destin, je suis le capitaine de mon âme. » Évidemment le récit du viol est un moment fort en émotions de ce livre. Cependant, il n'est pas, à mon avis, central. Le positionnement de l'écrivaine au monde n'est pas victimaire. Elle est une combattante. J'ai été incroyablement marquée par la description de la messe sous un chapiteau, illustrée magnifiquement par les cantiques interprétés par Barbara Hendricks, qui nous plonge littéralement dans ces ambiances très particulières régnant au sein de ces communautés ultrapratiquantes. Également, le chapitre consacré à la remise des diplômes, d'une puissance douloureuse, véritable profession de foi en soi, en l'humanité, contre toutes les discriminations raciales ou autres, m'a profondément secouée. « Élevez la voix chacun pour chanter Jusqu'à ce que terre et ciel retentissent Des accents de la liberté. Dur a été le chemin amers les coups de fouets subis quand l'espoir était mort-né. Et pourtant d'un pas régulier ces pieds en sang ne nous ont-ils pas portés là où nos pères espéraient aller ? Le sort qu'ont choisi les autres, je l'ignore, Mais pour moi ce sera la liberté ou la mort. Nous avons parcouru un chemin arrosé de larmes, et marché dans le sang de nos martyrs... » Tout est dit dans l'Hymne national noir : poème de James Weldon Johnson mis en musique par J. Rosamond Johnson. Enfin le dernier chapitre relatant la grossesse puis la naissance du fils de Maya Angelou ouvre vers un avenir extraordinaire. Forte du parcours initiatique que furent ces dix sept premières années, formée et guidée par des femmes exceptionnelles, dures mais justes, (la grand-mère, la mère, une voisine), inséparable de son frère Bailey, elle va se dépasser, franchir toutes les frontières ou limites imposées par la société, par les nations, par les blancs. Une figure exemplaire et très impressionnante qui nous crie que rien n'est impossible. La voix, l'élégance, le souci de perfection de Barbara Hendricks apportent le charme, l'intelligence de cœur d'une artiste particulièrement généreuse envers nous, par les cadeaux vocaux qu'elle ajoute à ce récit. Je regrette que la liste des chants, cantiques et spirituals interprétés par la cantatrice ne soient pas spécifiée sur la pochette.

Quatrième de couverture

Dans les années 1930, Maya vit une enfance de pauvreté et de ségrégation à Stamps, dans l'Arkansas. Élevée avec son frère par leur grand-mère, elle désire retrouver la figure gracieuse de leur mère. Mais les retrouvailles s'entachent d'une nouvelle trahison : Mr. Freeman, son beau-père, viole la fillette. Quand ils l'apprennent, ses oncles assassinent le coupable relâché par la justice, traumatisme sur le traumatisme qui enferme Maya dans un mutisme profond. Qui pouvait deviner que cette petite fille blessée, muette, qui se méfie du pouvoir des mots et découvre en silence la lecture, deviendrait l'une des plus grandes voix de la littérature américaine ?
"Cette misérable petite confrontation n'avait aucun rapport avec moi, mon moi profond, pas plus qu'avec cette employée idiote. L'incident faisait partie d'un cauchemar à répétition, concocté des années auparavant par des Blancs stupides et qui revenait éternellement nous hanter tous. La secrétaire et moi étions comme Hamlet et Laërte dans leur scène finale où, sous le prétexte du tort causé par un ancêtre à un autre, nous étions condamnées à nous battre en duel jusqu'à la mort."
M. A.
Biographie de Barbara Hendricks :
Naît dans l'Arkansas en pleine ségrégation raciale. Quand elle quitte les sciences pour la musique, la pureté de son chant lyrique touche le monde entier. Elle connaît alors dans l'opéra une ascension fulgurante, aussi prestigieuse que populaire. Elle chante Mozart, Schubert, Strauss sur les plus grandes scènes, à New York, Paris, Vienne, Londres, Pékin et à la Scala de Milan. Au fil de ses triomphes, elle s'installe en Europe et prend la nationalité suédoise. À partir de 1990, elle élargit son répertoire et embrasse le jazz. Surnommée « la voix de la tolérance », elle met sa notoriété au service de nombreuses causes humanitaires.

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