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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Hygiène de l'assassin

Amélie Nothomb

Albin Michel

En 1992

160 pages

Thriller

Chronique

13 décembre 2024

Prix René-Fallet, prix Alain-Fournier


J'ai décidé de lire peu à peu l'œuvre de Amélie Nothomb, et donc reviens à l'origine de sa notoriété et de sa reconnaissance grâce à ce roman paru voici plus de trente deux ans. 


La maturité de style et d'esprit est soufflante,  la maîtrise totale, le scénario implacable. 

Un long dialogue où l'un des protagonistes est toujours Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, entrecoupé par des scènes extérieures où de jeunes journalistes, victimes passées et futures de la cruauté et du sadisme du grand et gros homme, débriefent chaque interview. 


Les quatre premières ne sont ni plus ni moins que des séances de torture mentale menées avec maestria par Prétextat. Se sachant en fin de vie, accepter de recevoir certains jeunes tendrons inexpérimentés de la presse est un plaisir qu'il s'offre. Joie sadique de détruire, de corrompre, d'abîmer. Les mots dits ou écrits peuvent être autant d'armes de destruction massive. Le glouton obèse savoure ces âmes offertes et en suce la moelle avec délectation. 

Ainsi pouvons-nous réussir lentement à cerner ce personnage détestable et cependant toujours énigmatique. Notre dépeçage de la bête comme sur une table de dissection n'est pas terminé.


Entre en scène un cinquième individu dont les intentions et l'approche sont à l'opposé de ses prédécesseurs...

Qui est ce personnage et que cherche-t-il dans l'antre du monstre ? 


Texte d'une beauté venimeuse construit au cordeau, bluffant d'intelligence et de cynisme, de distance sidérante concernant l'acte d'écrire et la responsabilité morale, ou autre, portée par chaque écrivain. 

À 25 ans, proposer un tel roman ! 

Un thriller psychologique cinématographique ou théâtral. Y entrer revient à s'y perdre et à en réchapper avec difficulté.

Quatrième de couverture

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Premier roman d'une extraordinaire intensité, où Amélie Nothomb, 25 ans, manie la cruauté, le cynisme et l'ambiguïté avec un talent accompli.

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