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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Grossir le ciel

Franck Bouysse

La Manufacture de Livres

2014

199 pages

Thriller

Chronique

4 octobre 2018

Ce roman a reçu le prix Polar Michel Lebrun, le prix Calibre 47, le prix des Lecteurs du Festival de Villeneuve- lez-Avignon. Aussi sur ma page Eva Impressions littéraires :


« La terre aveugle elle-même et l'eau aveugle, le ciel et sa bombarde d'étoiles comme des colombes, l'air, sombre, les essaims de civilisations endormies de la terre végétale, certains reptiles certains oiseaux, et des personnalités vêtues de fourrure, dont le sommeil est de jour, mais que l'obscurité appelle à leurs affaires, ceux-là jouissaient de tout leur aplomb. » James Agee

« Louons maintenant les grands hommes. »


Terrible de beauté, un style unique, oscillant entre onirique, organique, ou direct et incisif. Les nuages passent dans un ciel bas créant des ombres et des lumières sur les forêts, les montagnes, la pierre, les toits, les hommes. Peu de femmes, celles-ci sont souvenirs ou fantômes de douceur, d'amour.... Elles sont par leur silence à l'origine de ce récit....


Mort de l'abbé Pierre en cet hiver au coeur du pays des Cévennes au lieu-dit Les Doges. Un prélude à un autre drame intime, terrifiant.... Neige, froid piquant, isolement de deux fermes peu éloignées. Une vie âpre, rude, voulue, choisie. Un rythme calqué sur la météo et les horaires des bêtes.... Tout semble immuable, hors de la réalité, authentique....


Mais tout est-il si limpide entre Gus qui vit avec son chien Mars, et Abel, tous deux dans leurs maisons natales. Deux générations d'hommes taiseux, difficiles d'accès, qui pourtant ont développé une amitié au fil des ans. Ils pensent partager les mêmes valeurs puis soudain tout se désagrège, se disloque, les silences prêtent à toute réinterprétation des sentiments de l'autre. Chaque mot est pesé, réévalué. La méfiance, la haine, la peur puis la terreur s'installent. Presque un huis-clos, une sensation terrible de solitude, d'enfermement, de colère rentrée mais bien présente.


L'enfance et ses blessures remontent, laissant Gus et Abel fragilisés, sidérés... Des ombres, des traces de pas, des tirs de fusils, des tâches de sang, des visiteurs inquiétants, et ce monde moderne qui tout d'un coup s'impose ...

Oui un roman terrible !

Quatrième de couverture

Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques.
La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres.
Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent.
Un suspense rural surprenant, riche et rare.
4e de couverture (01/07/2015) :
Abel but son verre d'un trait et se leva. Il se tenait face à Gus, tout raide, comme une espèce de bestiole qui ne voudrait pas être repérée dans un décor hostile, puis il planta ses yeux dans ceux de Gus après un silence qui ne rendait service à personne et il dit :
- Tu veux que je te dise vraiment le fond de ma pensée ?
- Je t'écoute.
- Le diable, il habite pas les enfers, c'est au paradis qu'il habite.
Entre Alès et Mende, au milieu des Cévennes, un lieu-dit appelé Les Doges, deux fermes éloignées de quelques centaines de mètres, de grands espaces, des montagnes, des forêts, de la neige une partie de l'année, deux hommes, un chien, un fusil, quelques mots, des silences et de la roche pour poser le tout.

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