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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Fin(s)

Éric Brouet

Metropolis

Le 10 avril 2025

197 pages

roman

Chronique

24 avril 2025

Début du préambule : 

" La vie est la vie. Parfois jolie. Un gâteau ou du pain noir. Parfois pas très jolie.

La vie grignote chaque seconde, se nourrit de la précédente et mangé la suivante. Et seconde après seconde, année après année, le gâteau ou le pain noir diminue.

Peut-être que la vie serait très jolie si l'on connaissait la taille du gâteau."

 

" Et si vous pouviez connaître la date de votre mort ? "

 

Vertigineuse idée : les conséquences pourraient en être catastrophiques, ou provoquer un sursaut de vie dès lors que la notion de finitude est réintroduite dans l'esprit des cobayes choisis par l'entreprise Gaya-Gaya. 

Ils sont donc sept à connaître la date de leur mort... Ils sont sept à réagir de manière totalement différente : inconséquente, démente, raisonnée, jusqu'au-boutiste...

Pour certains les limites n'existent plus, pour d'autres la possibilité que chacun de leur souhait soit exaucé et financé par la société leur suffit. Nous en avons même un qui oublie la date annoncée et se tait par peur de devoir rembourser tous les frais. 

 

Et vous que feriez-vous ? La question est en réalité celle-ci. À qui ressembleriez-vous ? 

À l'ère du contrôle presque total de nos vies et ici de nos morts, grâce à l'utilisation de certaines technologies, découvertes scientifiques, etc..., qui seriez-vous ? Comment réagiririez-vous à l'annonce fatale ? 

 

Vous pourriez être le malchanceux Pierre ou bien la très matérialiste et écervelée Anne-Sophie, ou la philosophe Pascaline ou encore l'ermite Abel ou Christian l'amnésique si amoureux de son épouse Christiane, (ça ne s'invente pas), ou l'aïeul Séraphin si peu angélique, ou la passionaria révoltée Izzy ...

Chacun d'eux va changer peu à peu, la date de l'annonce jouant le rôle de révélateur. Vivre avec légèreté et se laisser porter, ou survivre sérieusement, tragiquement, à compter les jours, heures, minutes, secondes... 

Avoir une calculatrice en tête tout ce temps qui s'égrène inexorablement ou s'en ficher, après tout quelle importance ? 

Agir sur le destin du monde, puisque l'on n'a rien à perdre que la vie, et  laisser une trace, un héritage, son nom à la postérité... ou bien se lover sur son nombril, exister pour soi loin des contingences quotidiennes ? Pourquoi avoir peur puisque tout se termine un jour ou, au contraire, faut-il trembler à l'approche de sa fin ? 

 

Quelles sont les modalités réelles fixées par Gaya-Gaya ? Sont-elles gravées dans le marbre ou mouvantes ?

Jeu sans conséquence ou piège se refermant sur les participants naïfs ? Que gagne cette entreprise grâce à ce projet, quel en est le but réel ? 

 

Le protocole suivi offrira-t-il une expérience extraordinaire à nos sept amis ou n'est-ce qu'un plan cynique poursuivi par des criminels sans scrupules pour lesquels les êtres humains ne sont que des statistiques, des individus interchangeables ? À vous de le découvrir. 

 

Insidieusement, la fable initiatique de "science fiction" voire prémonitoire, se transforme en un conte désenchanté et cruel, une farce mordante. Éric Brouet pourrait sembler trouver un plaisir gustatif, sadique, comme peuvent en éprouver certains enfants surdoués, à nous mener, tels ces cobayes vers une fin imprévisible, stupéfiante. Nous sommes emprisonnés mais sur la décision de qui ? Pour notre bien ou notre mortification ? 

 

Un roman singulier, drôle, tendre, violent, diablement intelligent, nous poussant, à l'instar des sept élus, dans nos retranchements... On se sent un peu mis à nu après avoir refermé cet ouvrage. Quoiqu'il en soit, impossible d'y rester insensible car il touche là où ça fait mal. 

Et si nous décidions de vivre en n'oubliant pas notre mortalité, que serions-nous capables de réaliser ? 

 Merci à l'auteur pour ce "recadrage" nécessaire.

Quatrième de couverture

Fin(s) » raconte l’histoire de sept personnes qui se retrouvent impliquées dans une expérience orchestrée par l’entreprise Gaya-Gaya, capable de déterminer la date de la mort de n’importe qui grâce à un algorithme complexe.

Les sept cobayes, qui ont tous un parcours et une personnalité distincts, n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils ont accepté de connaître la date de leur mort en échange de la réalisation de tous leurs désirs. Ce qui semblait être une expérience scientifique neutre se transforme rapidement en une lutte psychologique intense. La pression de connaître leur fin, plus ou moins imminente, révèle la vraie nature de chacun des participants, les conduisant à des comportements extrêmes.

À travers ce récit se lit une réflexion sur la nature humaine, la mort, et l’impact que l’inéluctable fin peut avoir sur les choix et les priorités de chacun. Le roman pose des questions sur l’éthique et les limites de la science, et explore les conséquences de la connaissance de sa propre fin.

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