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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Donnez-moi de mes nouvelles

Isabelle Artus

Charleston

14 mars 2023

336 pages

Roman

Chronique

18 mars 2023

À ceux qui pourraient classer ce roman dans la catégorie feel-good, je dirais... Attendez. Récit faussement léger à l'humour comme marque d'élégance, la causticité cachant une grande pudeur, les formules inventives et drôlissimes ajoutant au tact et à la délicatesse apportés à un tel sujet. Nombre d'accidentés de la vie, si ce n'est de la route, se retrouveront dans l'histoire de Étienne Marcel qui au réveil d'un coma n'a plus de mémoire et ne réussit plus à marcher. Terrifiant moment qu'il traverse heureusement entouré de ses proches, amis, mère, collègues de bureau, tous singuliers, originaux, à forte personnalité. L'écriture est belle, remarquable, mêlant verve, fantaisie, profondeur et suspension du temps. La description du microcosme qu'est un magazine de luxe est plus vraie que nature et pointe les vérités sous les fausses apparences, les faiblesses sous les comportements outranciers. L'autrice connaît tous les codes de ce milieu et en fait un portrait parfois au vitriol, parfois tendre, toujours juste. Elle enlève couche après couche les vernis posés année après année qui ternissent la fraîcheur de l'image à l'instar de notre héros malgré lui qui, peu à peu, retire les voiles recouvrant son enfance et sa vie. Son inconscient dit STOP, son corps refuse d'avancer ; comme un caillou dans la chaussure, une part au plus profond de lui l'empêche de continuer à fonctionner comme si de rien n'était. Comme l'écrivait Michel Odoul : "Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi". Quant à moi, je le formulerai ainsi : dis-moi où tu as mal, je te dirai qui tu es. Plusieurs figures féminines tournoient autour de lui, l'aidant chacune à faire le tri, à recoller les morceaux. Les hommes, père et ami photographe sont lointains, présents en pensée. Et qui est ce grand noir sapé comme un roi, aux allures de garde du corps, qui l'appelle "mon frère"? Le portrait de ce jeune homme monté de sa province et tombé dans le monde du glamour par hasard, dessine les traits d'un être touché par la grâce, lunaire, imaginatif, sensible, inconscient de son talent et du coup d'une pertinence folle, avançant à l'instinct, à l'humain, dans un monde d'artifices et de faux-semblants. Mais on ne peut chasser sa vraie nature indéfiniment, forcément elle se manifeste, se regimbe lorsque le chemin emprunté nous éloigne de nous-mêmes... Quel est l'élément déclencheur, hors l'accident, à l'origine de l'amnésie et du handicap de Étienne ? La solution se trouve-t-elle dans une malle aux souvenirs, dans la psychogénéalogie ? Son amie d'enfance Alma-Marie pourra-t-elle le guider ? A-t-elle des informations ? Ce qui pourrait être un des pires moments de la vie du jeune homme pourrait, peut-être, se révéler comme une remise à zéro salutaire, un passage obligé pour ce trentenaire qui, jusque là, s'est laissé emporté par les évènements sans les provoquer.

Quatrième de couverture

Après le succès de « La Petite boutique japonaise », Isabelle Artus revient avec ce nouveau Roman plein de dérision et de fantaisie !
Un homme se réveille dans un lit d’hôpital, paralysé et amnésique. Peu à peu, des bribes de souvenirs lui reviennent : il s’appelle Étienne Marcel, oui, comme la station de métro, il est le journaliste vedette d’un grand magazine de mode et s’est fait renverser par un camion poubelle, en Vélib, à quatre heures du matin.
Si au bout de quelques semaines Étienne a retrouvé l’essentiel de sa mobilité et de sa mémoire, il ne parvient toujours pas à marcher. Pour ses médecins la paralysie est psychosomatique. Aidé de ses trois amies Prudence Sainte-Rose, psychiatre superstar judéo-antillaise, Alma-Marie, son amie d’enfance, Ardéchoise de souche à la carrure de rugbyman, et Olympe Costa de Bazainville, sa collègue journaliste, Parisienne jusqu’à l’âme, Étienne va chercher dans son passé les raisons de son blocage, au risque de tomber sur de lourds secrets de famille…

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