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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Dans la vallée

Hannah Kent

Presses de la Cité

2018

480 pages traduites par Karine Reignier-Guerre

Historique

Chronique

19 septembre 2019

Terrible ! D'autant plus que tout est basé sur des faits réels. Un deuxième roman remarquable situé dans l'Irlande des années 1825/26, dans une région reculée où les fées, les fairies, les Bonnes Gens, les envoyés du mal, du diable, les superstitions, les maléfices régissent la vie d'une population illettrée, ignorante, courageuse, dure à la tâche, constamment en butte aux malheurs les plus indicibles, aux injustices du destin les plus inacceptables et surtout incompréhensibles. Pour y trouver un sens, de tous temps, les légendes ont donné un semblant d'explication à ce qui serait, sans elles, encore plus terrorisant.


Ainsi quand Nora perd son mari Martin, tous pensent que c'est l'arrivée du petit fils du couple, si étrange, si anormal, qui a apporté la malédiction avec lui. Micheal a quatre ans, ne parle plus, ne marche plus, maigre et fragile. Pourtant Nora est sûre qu'il était un garconnet tout à fait comme les autres, courant et babillant autour d'eux, lorsqu'ils étaient allés visiter leur fille Johanna voilà deux ans.

Peu à peu, Nora est certaine que cet enfant n'est pas son petit-fils.... Un médecin est venu sans apporter de remède au cauchemar. Le prêtre également n'a été d'aucune aide à la pauvre femme perdue et désespérée. Elle essaie pourtant de toutes ses forces de faire face à tant de malheurs, elle engage même une jeune fille, Mary, pour s'occuper de gamin.


Alors, évidemment lorsque la guérisseuse, Nance Roche, celle qui a reçu le don, celle qui connait les Bonnes Gens, les fairies, lui propose son assistance, elle accepte... Commence pour nous, avec nos yeux du XXI ème siècle, un récit ahurissant et bouleversant... Elles vont de bonne foi commettre l'irréparable... C'est ce long chemin qui nous est narré avec talent et précision....

Un roman qui nous restitue le quotidien des Irlandais du XIXe siècle, en campagne, leurs us et coutumes, leur psychologie, leur ténèbres et leur générosité.


Des victimes consentantes de leurs propres croyances dépassées, de leurs superstitions. La fracture d'une société entre zones urbaines et rurales, entre des terres où tout semble immuable et inchangé depuis des millénaires, et des villes où s'ouvre l'ère préfigurant le XXe siècle moderne et industriel.

Un livre où tout est charnel, organique, animal, en réaction aux dangers multiples qui cernent les personnages. Un roman de femmes, également, les hommes y sont peu actifs, sauf pour juger, condamner....


Puissant, humaniste, à lire absolument...

Quatrième de couverture

Certains êtres sont différents. Ils sont nés comme ça, sur le bord du monde. Ils savent voir ce que d'autres ne voient pas.
Pour eux, les rivières ne coulent pas de la même façon. "
Le temps semble s'être arrêté dans ce village du sud de l'Irlande égaré dans la vallée et battu par la famine.
Nóra Leahy a perdu son mari et sa fille et se retrouve seule avec son petit-fils de quatre ans, infirme. Pourtant, Nóra s'en souvient : quelques années plus tôt, Micheál marchait et commençait déjà à parler. Que lui est-il arrivé ? A-t-il été changé, remplacé pendant la nuit par les fées qui auraient posé un démon dans le berceau ? Est-ce à lui que la vallée doit la malédiction qui la frappe ? Mary, la jeune servante que Nóra vient d'engager, se laisse impressionner par les commérages du village et les rapporte à sa maîtresse. Ensemble, les deux femmes se mettent en quête de la seule personne en mesure de sauver Micheál : une originale, qui vit seule dans la lande et parle le langage des plantes. Car, même si tout le monde s'en méfie, on sait que la vieille Nance Roche a le don. Qu'elle communique avec le peuple invisible. Et qu'il n'y a qu'elle pour faire revenir ceux qui ont été enlevés...

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