Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
Concours pour le Paradis
Clélia Renucci
Albin Michel
2018
266 pages
Historique
Chronique
23 novembre 2018
Prix du Premier Roman 2018
Lauréat du Prix Grands Destins 2018 du Parisien Week-End
« Tout était dévasté, consumé, calciné. C'est de cet enfer qu'allait renaître le Paradis. »
« L'histoire abonde en oublis, en méjugements chroniques, en contre-vérités. Le courage du doge Pasquale Cicogna et de ses conseillers pour mener à bien ce projet n'est guère récompensé. Ce Paradis n'est cité qu'en passant, comme une œuvre mineure et non pas comme le concours d'une vie, d'une ville.
Demain peut-être saurons-nous lire dans le visage de ces anges rayonnants, l'expression de ce que fut Venise. On retrouvera alors dans l'éclat de leurs batailles, le talent d'artistes qui se sont succédé pour nous inciter tous, un jour, à regarder le paradis en face. »
Voici les dernières lignes de ce roman artistique et historique des plus réussis, lumineux, inspiré et passionné dont la mission de nous ouvrir les yeux est parfaitement remplie. Oui, même sans avoir vu cette œuvre intitulé le Paradis, sis au Palais des Doges de la Sérénissime, nous la voyons, nous l'aimons, nous revoyons tous les protagonistes de cette fabuleuse histoire défiler à nouveau devant nous.
Tous nos sens sont en éveil, nous sommes éberlués par l'abnégation, la patience et le talent qu'il fallut à ce Doge, ses conseillers, ses artistes amis ou ennemis, pour qu'enfin au bout de 28 ans de labeur, d'intrigues dramatiques ou cocasses, d'inquiétude, d'exaltation, de deuils et d'amours silencieuses, de fidélité à Venise, à un père, ce tableau monumental soit dévoilé devant des yeux émerveillés.
Je retrouve le magnifique sourire de l'auteure invitée à une émission tardive, ou sa fraîcheur s'imposait en même temps que le sérieux de son travail, de ses recherches, habitée par son sujet, exprimant toute sa passion de sa très belle voix grave. Fort bien écrit, elle réussit à nous faire toucher presque Véronèse, Tintoret, ses fils Domenico et Marco, sa fille bien aimée Marietta, et les autres peintres plus malchanceux de ce concours. J'ai eu beaucoup de joie à lire ce roman, ce premier opus d'une écrivaine que j'espère retrouver bientôt.
« Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l'immense toile du Paradis, devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirement politiques.
Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames. »
Je finis en attirant votre attention sur deux magnifiques lettres de Domenico à sa soeur Marietta profondément touchantes.