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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Colonne

Adrien Bosc

Stock

5 janvier 2022

175 pages

Biographie

Chronique

3 mai 2022

Prophétique et terrifiant de par son actualité :


« Il y a quelque chose de mille fois pire que la férocité des brutes, c'est la férocité des lâches, j'ai le cœur brisé... » S. W.

« Quand je songe à une guerre éventuelle, il se mêle, je l'avoue à l'effroi, à l'horreur que me cause une pareille perspective, une pensée presque réconfortante. C'est qu'une guerre européenne pourrait servir de signal à la grande revanche des peuples coloniaux pour punir notre insouciance, notre indifférence et notre cruauté. » S. W.

« Il y a sous notre sol, une pérégrination sauvage de cadavres épouvantés à l'idée que les vivants les retrouvent.» Manuel Vilas Alegria

« Colonne : corps de troupes disposé dans un ordre qui a peu de front et beaucoup de profondeur. »Le Littré.


En introduction :

« En août 1936, au début de la guerre d'Espagne, la philosophe Simone Weil, âgée de 27 ans, rallie les brigades internationales au sein de la Colonne Durutti sur le front d'Aragon. Elle passe 45 jours en Catalogne. De ce séjour, nous ne savons rien ou presque. Des notes éparses d'un journal d'Espagne portées sur un cahier de moleskine dont il subsiste 34 feuillets, des premières impressions de la guerre civile et des phrases de grammaire espagnole consignées sur des feuilles libres. Un passeport avec les tampons de la Généralité et du Comité central des milices, des lettres et quelques photographies. »


Adrien Bosc s'attache à nous raconter 45 jours d'engagement de la jeune philosophe Simone Weil auprès des brigades internationales en Aragon, puis les mois qui ont suivi cette expérience initiatique. Fougueuse, jusqu'au-boutiste, entêtée, incontrôlable, se jetant dans la bataille avec une bravoure folle et irresponsable, nourrie de toutes ces lectures, portée par une forme d'innocence et par ses convictions indéboulonnables, la voilà au sein de la Colonne Durutti :


« C'était un drôle d'équipage. Un espagnol du nom de La Calle, un kabyle anarchiste, un Italien de Savoie qui répond au nom d'Affinenghi, un russe blanc voleur qui offre le produit de ses cambriolages pour acheter des armes, Otto, un allemand, Mendoza, un cubain, l'ukrainien Staradoff, et puis aussi Paul Thalmann dit Pavel ou Laroche c'est selon. Deux couples, Roger et Juliette Baudard, et Hermann et Magdalena, enfin lui tout le monde l'appelait Hans et elle Madeleine. Marthe une française en ménage avec Pierre, celui qu'on avait baptisé Odéon. Georges et Jacques, deux parisiens. Et Berthomieu, un ancien de Verdun tombé dans la débine. Tous composent la Colonne. » C'était Carpentier et Ridel qui avaient convaincu Durruti de créer ce groupe.


Bien entendu le retour ne sera pas glorieux, ses certitudes se seront écroulées, la barbarie s'étant manifestée cruellement des deux côtés. La liquidation d'un jeune garçon, Angel, marquera un tournant dans la pensée de Simone Weil, obligée de revenir en France après un accident stupide. Ses parents, admirables, sont venus à sa recherche jusque sur le front d'Aragon au mépris du péril, portés par leur seul amour. On comprend mieux de qui elle tient. Juive, les conditions de vie devenant insupportables pour sa communauté, le départ est prévu pour les Etats Unis d'Amérique. Mais restée en arrière alors que l'Europe est au bord du gouffre est impensable pour cette philosophe active qui applique ses préceptes jusqu'à atteindre la limite ultime.


Une figure inoubliable revit par le talent de l'auteur que l'on sent admiratif de cet engagement et de cette totale honnêteté intellectuelle et morale.

Devons-nous rester spectateurs ou agir quitte à perdre la vie ? Sommes-nous capables, à l'instar de ces héros, de nous réunir internationalement afin de combattre ceux qui veulent aujourd'hui, à nouveau, mettre en place un ordre mondial dévastateur pour l'ensemble de l'humanité. Au-delà du destin de cette jeune femme passée à la postérité, la question de notre propre courage face au Mal absolu se pose cruellement, nécessairement.

Roman biographique des plus touchants et d'une grande pertinence.

Quatrième de couverture

En août 1936, au début de la Guerre d’Espagne, la philosophe Simone Weil, qui n’a pas trente ans, part rallier le front d’Aragon et les brigades internationales de la colonne Durutti. Lors d’une offensive sur les bords de l’Ebre, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d’huile brûlante.
Simone Weil passe quarante-cinq jours en Espagne. De ce séjour, nous ne savons rien ou presque. Un passeport, des notes éparses d’un « Journal d’Espagne » dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres et des photographies en uniforme.
Agir, penser, écrire, serait une seule et même chose.
Du mystère d’une vie brève, d'un engagement impossible, Adrien Bosc a tiré un roman à la ligne claire. Au milieu du chaos d’une guerre civile, il nous conte une existence intense et tragique, dont le combat en Espagne fut le point de bascule.

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