top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Ce que je vole à la nuit

Rebecca Benhamou

Harper Collins

Le 20 août 2025

208 pages

roman

Chronique

21 octobre 2025

Un roman qui rend un hommage vibrant à Virginia Woolf


"A Castle of one's own. Un château à soi. 

Cette phrase la touche au cœur , avec des mots simples mais décochés comme des flèches. Bien que situé dans un beau quartier, le Ladies Department n'a rien d'un château. " 


Rebecca vient d'accoucher... Vertige devant cette toute nouvelle vie, cette immense responsabilité, cette lourde tâche qui peut-être l'empêchera de réussir son parcours de femme moderne voulant tout : carrière, famille, amour, sécurité matérielle. 

Mais qu'en est-il de la réalité quotidienne des femmes aujourd'hui comme hier, du temps de Virginia Woolf ? A-t-on toujours trop exigé d'elles ? Les a-t-on toujours enfermées dans un carcan ? Sommes-nous réellement plus libres, plus autonomes que nos aïeules grâce à l'éducation, au féminisme, aux actions de Woolf et bien d'autres activistes ? 


Il semble qu'il soit toujours aussi difficile de se donner le droit d'être tout ce que nous voulons.

Syndrome de l'imposteure ? Rebecca ayant étudié au même endroit que la célèbre écrivaine, se souvient des cours qu'elle y suivit et de l'évocation de la vie difficile et des écrits de Virginia avant et après son mariage. 


La question centrale du processus de création d'un livre pour la jeune femme en désir d'écriture se pose avec urgence à l'instar des interrogations qui furent celles de Virginia. 

Contrairement à cette dernière, elle est maintenant mère. Ce nouveau rôle lui permettra-t-il tout de même d'atteindre son rêve ? Les années passent, mais les doutes et les peurs restent identiques de générations en générations. 


Le portrait de Virginia Woolf est dressé par petites touches, délicatement, avec pudeur et respect, tant cette figure légendaire paraît fragile comme un beau papillon épinglé par la vie et les hommes. On mesure son courage alors que les malheurs s'accumulent, les deuils, mais aussi l'incompréhension de son entourage quant à sa différence et son extrême sensibilité aux choses. Elle perçoit des vérités cachées que les autres ne soupçonnent pas, même avec la meilleure volonté. Victime de l'inaptitude des siens à s'élever à son niveau, des jugements masculinistes de son temps, elle vit aussi avec un lourd secret qu'elle partage seulement avec sa sœur, malheureusement, douloureusement, aussi concernée. Et là, nous intégrons à quel point cette femme, notre sœur, fut exceptionnelle, d'une bravoure stupéfiante. 


Est-ce plus facile aujourd'hui d'obtenir justice, alors que nous vivons une ère de libération de la parole, de dénonciation des actes criminels sexuels grâce à # MeToo ou # Balance ton porc ? Pas certaine. Que de chemins à tracer et parcourir encore !


Quatrième de couverture

Dans une maternité, entre nuits blanches et émerveillement, Rebecca se remémore un fragment de son passé : ses années d’étudiante à Londres, dans une classe singulière où seuls les voix et les textes des femmes trouvaient écho.

Gravitant autour de la figure de Virginia Woolf – qui a elle-même étudié au King’s College –, les jeunes femmes apprenaient à lever les silences sur leur propre vie.

Pourquoi ces visages et ces moments refont-ils surface avec tant d’insistance ? Bientôt, c’est l’écrivaine britannique qui s’invite dans la danse, accompagnant ce voyage littéraire et existentiel.

Avec une écriture délicate et lumineuse, Rebecca Benhamou rend un hommage vibrant à Virginia Woolf et tisse une réflexion profonde sur la maternité, la quête de soi et le poids des histoires enfouies.

bottom of page