Confiseuse

« Femme qui fabrique ou vend des confiseries. Ce personnage de la confiseuse était autrefois plus répandu qu'il ne l'est aujourd'hui ; des gravures comme La Confiseuse de Nicolas Larmessin ( XVII ème siècle), en témoignent. »

Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la Gourmandise, Robert Laffont, 2012.

Sur près de vingt huit ans, une fresque colorée de la France en pleine mutation sociale et politique, jalonnée d'événements ou tragédies, telle l'Exposition Universelle de 1900 à Paris ou la Seconde Guerre mondiale, rendue émouvante et inoubliable grâce à la narration de l'histoire et du combat d'une femme étonnante, représentante exemplaire d'une corporation d'artisans, qui en 1892, pourtant, lui refuse le titre de confiseuse, métier qui ne peut à leurs yeux qu'être l'apanage des hommes.

Que la mémoire est courte ! Moins de trois siècles après la gravure dont j'ai édité la photographie, alors que les mères, grands-mères, femmes, rivalisent de talent et d'ingéniosité pour offrir à leurs familles des douceurs, des confiseries, des desserts, des confitures ..., que leurs fils, leurs hommes les voient aux fourneaux, se délectent de ces merveilles, ceux-ci mêmes vont les trahir et pousser l'hypocrisie et l'amnésie, sitôt sortis de chez eux et arrivés sur leurs lieux de travail, en les cantonnant à la maison, au foyer patriarcal. Les femmes sont peut-être maîtresses en leurs cuisines mais pas dans la société, sous tutelle éternelle des mâles, condamnées aux rôles de faibles créatures..

Ce beau roman, qui m'offrit de très jolies et passionnantes heures de lecture, loin d'être une simple sucrerie bien girly, grâce au personnage de Juliette, nous retrace l'histoire de la Confiserie d'Auvergne, qui connut son apogée sous le second Empire et la Belle Époque. Son déclin a commencé après la Seconde Guerre mondiale, les goûts des consommateurs ayant changé. Aujourd'hui, pour que ce patrimoine ne soit pas oublié, ce livre et d'autres ouvrages ainsi que les actions de l'association Puy Confit, réussissent à préserver les souvenirs, les recettes, à faire redécouvrir des saveurs du passé.

Un doux parfum de cerises, puis d'abricots nimbe cette fiction délicieusement, remettant en lumière le rôle des femmes dans cet art culinaire. J'ai beaucoup aimé ces Douceurs du temps, ici ravivé....