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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

American Gods

Neil Gaiman

Audiolib

2018

19 h11 mn, lu par Valentin Merlet

SF

Chronique

14 février 2019

À l'origine il sortit en 2002 aux Editions Au Diable Vauvert, 700 pages traduites par Michel Pagel.

Comme d'habitude je n'ai pas lu la quatrième de couverture avant la découverte de ce texte.


Longue cogitation avant d'écrire ce texte. Je suis tiraillée car j'ai profondément aimé le livre tout en étant gênée et en désaccord avec la version audio. Ce grand roman inclassable est un monument de la littérature contemporaine anglaise ( et universelle) du XXI ème siècle, toujours d'une grande originalité aujourd'hui, pourtant de 2001. Prix Hugo, Nebula, du meilleur roman de Fantasy, Bean Stocker du meilleur roman fantastique en 2002, il méritait une version enregistrée de luxe, exceptionnelle.


Le comédien Valentin Merlet est excellent, ce n'est pas lui ni sa performance pendant plus de 19h que je remets en question.

C'est la direction artistique de ce projet. Ce texte est d'une densité phénoménale, multipliant les références, connaissances, clins d'œil, personnages.


C'est un roman historique, philosophique, également de SF, de Fantastique, flirtant quelques fois avec le genre horrifique, ajoutant un propos d'ordre sociétal, faisant référence aux légendes et traditions du monde entier, mixant les dieux du panthéon mythologique universel en ajoutant des figures du Coran et de la Bible sans oublier toute une galerie de personnages vivants ou morts.


Du coup était-il judicieux de ne prendre qu'un comédien pour cette version ? Un interprète talentueux, oui, mais à la belle voix bien grave, sans possibilité, évidemment, d'incarner des femmes jeunes comme Laura âgée de 27 ans l'épouse défunte du personnage principal, ou comme la Reine de Saba ou Bilquis au physique de bombe sexuelle en pleine action coïtale des plus chaudes avec un client, puisque maintenant prostituée. Valentin Merlet a beau adoucir sa voix ou la rendre rauque dans la scène au lit, ça ne fonctionne pas. Pire lorsque des Slaves, à l'accent au couteau apparaissent, la confusion est complète entre les hommes et les femmes.


C'est très dommage ! Cet artiste méritait d'être mis en valeur avec, à ses côtés, une comédienne, tout simplement. Cela a été fait pour d'autres livres moins extraordinaires, pourquoi pas pour celui-ci ? Pour le confort d'écoute donc je ne suis pas positive et j'en suis désolée.

D'autre part, les jingles marquant les débuts de chapitre, sont "datés" et vrillent l'oreille. J'aurais attendu un habillage sonore plus rock ou plus drôle, en référence à la publicité, et même à la musique sacrée de Bach ou Mozart que sais-je, en clin d'oeil à toutes ces déités que nous croisons dans ce récit.


Pourquoi suis je allée au bout de cet enregistrement ? La qualité du livre ! Le plaisir de retrouver des références historiques, religieuses, légendaires, millénaires aux origines multiples : Egyptiennes, slaves, germaniques, nordiques, hindoues, africaines, irlandaises, indiennes d'Amérique... Je me suis beaucoup amusée à repérer chaque Dieu ou personnage folklorique, comme les Leprechauns, et de voir à quels métiers ils étaient réduits dans l'Amérique contemporaine après leur glorieux passé.


Le style littéraire est très familier voire parfois ordurier, très rock en tous cas. Ajoutez à cela, la stigmatisation de la société américaine consumériste à outrance, grâce à l'utilisation de Marques de produits usuels à la place de noms propres, et je vous promets de bien vous régaler.


Cet OVNI est aussi un road movie pendant lequel Ombre (ou Baldr dans la mythologie nordique) découvre les USA géographiquement, mais où il est aussi dans une recherche identitaire liée à sa propre histoire.


Ainsi, l'auteur traite de la migration en Amérique du Nord, de son peuplement et des atrocités qui l'ont accompagné, de 14000 ans avant JC avec l'arrivée des premiers migrants nordiques, jusqu'à l'an 2000, avec l'arrivée d'un citoyen du sultanat d'Oman. Tous ces exilés, au cours des millénaires, ont apporté dans leurs bagages, leurs dieux, leurs figures de légendes, leurs contes de fées, leurs pratiques et coutumes ancestrales, qu'ils vont peu à peu abandonner pour les sacrifier sur l'autel de la matérialité et de la consommation boulimique. Les nouveaux dieux sont la télévision, internet, la voiture, les médias. Les humains ne font plus de sacrifices ou dons à leurs dieux, ils perdent leur temps affalés sur leurs canapés, dans leurs bagnoles ou dans les nouveaux temples que sont les centres commerciaux.

La société mercantile dans toute sa splendeur !


Un sacré tour de force de l'écrivain. J'ai donc commandé la version papier de ce roman, un "classique" au même titre que 22/11/63 de Stephen King, à avoir dans sa bibliothèque. Je suis sûre que je suis passée à côté de beaucoup de détails et références, je doute donc de la pertinence d'un enregistrement audio pour un tel texte, qui nécessite beaucoup de concentration et en même temps, oblige à une lecture presque continue afin d'avoir une vision globale de l'oeuvre et de son propos.


Débuts :

Ombre après trois ans de prison doit bientôt sortir pour bonne conduite. Il a eu la chance d'être soutenu pendant toute cette épreuve par Laura Moon, sa femme, et son meilleur ami Robbie Burton, lui proposant un poste à la "Musclerie" dès son retour. Laura travaillant dans une agence de voyage, il bénéficie de billets d'avion électroniques gratuits. Tout s'annonce bien.

Mais le destin s'en mêle, ou plutôt les dieux, et il apprend qu'il sortira deux jours plus tôt que prévu, car son épouse est morte la veille dans un accident de voiture.

Lors des obsèques, il saura que Robbie était avec elle dans la voiture occupé à conduire pendant qu'elle lui faisait une gâterie. Pas malin !


Donc le voilà parti, mais des évènements successifs font qu'il se retrouve surclassé en première pour le dernier vol de son périple aérien. Son voisin, très étrange et un peu inquiétant, semble savoir énormément de choses sur lui. Nous basculons soudain dans le fantastique. Il se nomme Voyageur (dans la version originale il est Mr Wednesday, le mercredi où ils se rencontrent, étant le jour d'Odin ou Wotan selon le pays). Il lui apprend le décès de son futur employeur et lui propose un poste d'assistant ou garde du corps....


Ombre n'a pas tellement le choix, Voyageur se montrant très insistant. Ils partent après les funérailles dans une grande traversée des USA, à la recherche de tous les autres dieux et êtres légendaires abandonnés sur cette terre inhospitalière dans des rôles fort mal adaptés à leur divine nature.


Odin souhaite ainsi battre le rappel de tous ses « collègues » pour qu'ils s'allient contre les nouveaux dieux américains ( télévision, médias, internet, automobiles.. ). On devine qu'un grand marionnettiste est derrière toute cette opération : qui est-il et que veut-il vraiment ? Ombre est en danger mais Laura veille...

Quatrième de couverture

À peine sorti de prison, Ombre rencontre Voyageur, un personnage intrigant. Dieu antique, comme le suggèrent les indices énigmatiques qu'il sème à longueur de temps, fou furieux ou bien simple arnaqueur ? En quoi consiste le travail qu'il propose à Ombre ? En acceptant d'entrer à son service, ce dernier plonge au cœur d'un conflit qui le dépasse, opposant héros mythologiques de l'Ancien Monde et nouvelles idoles profanes de l'Amérique. Mais comment savoir qui tire véritablement les ficelles : ces entités légendaires saxonnes issues de l'aube des temps ou les puissances du consumérisme et de la technologie ? À moins que ce ne soit le mystérieux M. Monde...

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