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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

5 secondes

Catherine Benhamou

Des femmes Antoinette Fouque

28 mars 2024

40 pages

Roman

Chronique

28 avril 2024

5 petites secondes ! Le micro instant nécessaire à l'échange d'un regard entre deux êtres naufragés qui se reconnaissent. Entre eux un bébé, tel un témoin dans la course de relais que nous sommes sensés être capables de mener avec succès jusqu'à la ligne d'arrivée. Mais si justement, le témoin est trop lourd, si justement cette existence nous essoufle, si justement nous n'y arrivons plus... Alors que faire ? 


Une femme à bout de force laisse en 5 secondes son bébé entre les mains d'un jeune homme jamais grandi, toujours lié par le cordon ombilical à sa mère. Un adulescent en charge brusquement d'un être plus fragile que lui... Un doute, un espoir : et si je gardais le bébé ? 


Une responsabilité énorme pour celui qui n'a rien assumé jusque là. 

Le mécanisme de la justice s'enclenche, et voilà la mère et le jeune homme dans un tribunal.

Et si dans cette salle, seul ce garçon était capable de comprendre l'impensable : "l'abandon de son enfant en des mains étrangères en 5 petites secondes". 

5 secondes... Fragment de vie...

Le temps d'un regard sur un quai de RER, dans un tribunal... 5 secondes de vérité absolue, de compassion, de pardon. 


Merci aux Éditions des femmes Antoinette Fouque pour leur confiance renouvelée. 


Quatrième de couverture : 



Biographie de Catherine Benhamou : 

© Photo Pierre Trovel

Depuis sa formation au Conservatoire de Paris (CNSAD), Catherine Benhamou poursuit une carrière de comédienne qui l’a menée à l’écriture. Plusieurs de ses pièces ont été jouées. La mélodie sans les paroles est son troisième texte édité aux éditions des femmes-Antoinette Fouque. Elle a reçu en 2020 le Grand Prix de littérature dramatique Artcena pour Romance (éditions Koïnè).

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Quatrième de couverture

Une femme confie son bébé à un jeune inconnu sur le quai d’un RER et s’en va.

Une fiction inspirée d’un « fait divers » récent.

Un enfant crie dans le RER. Sa mère laisse le bébé à un jeune homme qui l’a aidée à descendre la poussette sur le quai. Tout s’est passé en quelques secondes, les portes du wagon se sont refermées et la mère s’est fondue dans la cohorte des voyageurs, regardant à travers la vitre son enfant et l’inconnu, assez désemparé. Que faut-il faire ? Se rendre au commissariat et confier l’enfant aux assistantes sociales ?

L’homme qui lui aussi a une vie difficile, fumeur de shit désœuvré ne sortant quasiment plus de sa chambre, s’imagine quelques heures garder le bébé, mais il finit par “suivre la procédure”.

Lors du procès de la mère, il est dans l’assistance et relate le passé de cette femme sans prénom, anonyme parmi les anonymes, abandonnée par le père de l’enfant. Elle ne cesse de répéter qu’elle n’y arrivait plus, tout simplement. Sous les regards accusateurs, il est le seul à essayer de la comprendre et croise une dernière fois son regard, comme ce fameux jours, à travers la vitre du RER.

Catherine Benhamou, qui excelle dans la capacité d’exprimer les émotions les plus retenues en peu de mots, signe un texte poétique percutant sur le désarroi d’une mère au bord du précipice.

« Parce qu’ils ne savent pas, ils n’imaginent même pas ce que c’est de ne pas y arriver, bien sûr il y a des jours où c’est difficile pour tout le monde, il y a le travail, la fatigue, ça c’est pour tout le monde, le manque de place dans les crèches, pour eux aussi, la vie elle est compliquée parfois, mais on se

débrouille, tu n’y arrives pas eh ben tu fais comme toutes les autres, tu essayes encore jusqu’à ce que tu y arrives et même si tu n’y arrives toujours pas, tu y arrives quand même un peu, tu ne fais pas toutes ces histoires avec un procès pour toi toute seule au tribunal correctionnel, rien que ça, et faire déranger tout ce monde pour même pas un animal. » C.B.

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